Neuf associations appellent le gouvernement à agir pour mettre en oeuvre une "politique volontariste d'intégration des réfugiés".
Les associations impliquées dans l'accueil des migrants ont appelé lundi à un "plan d'urgence national" pour l'accueil des réfugiés, en déplorant l'évacuation "consternante" la semaine dernière du lycée Jean-Jaurès, à Paris. "Malgré les nombreuses places créées en Ile-de-France depuis plusieurs mois pour héberger les migrants, la pénurie constante d'hébergement est source de fortes tensions. Pour sortir de la crise, nous demandons un plan d'urgence national interministériel", affirment les signataires (Fnars, Fondation Abbé Pierre, France Terre d'asile, Association Aurore, Samu social, Fondation Armée du Salut, Groupe SOS, Emmaüs solidarité et Coallia) dans un communiqué.
Des logements et une politique d'intégration des réfugiés. Parmi les demandes, "une mobilisation massive et rapide de logements" à vocation sociale, "l'ouverture de centres d'hébergement et d'accompagnement" partout en France, la réduction des délais d'attente en préfecture pour les demandes d'asile et la mise en oeuvre d'une "politique nationale volontariste d'intégration des réfugiés".
Les associations appellent aussi à "renforcer l'intervention des maraudes sociales" pour "éviter la constitution et surtout le grossissement des campements", et à "compléter l'action de celles-ci par des accueils de jour", rejoignant en cela les demandes exprimées il y a une semaine par la maire de Paris Anne Hidalgo, qui avait jugé "impératif" de "changer de méthode" dans l'accueil des migrants.
Respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes. Les associations ont aussi déploré l'évacuation musclée du lycée Jean-Laurès mercredi, qui selon elles "marque la limite des mesures engagées par l'État pour accueillir les personnes fuyant leur pays". "Face à une présence policière massive et aux menaces de placement de certains migrants en centre de rétention, la plupart des associations et opérateurs sociaux présents sur place ont refusé de participer à une opération mal préparée, qui ne présentait pas les conditions minimales de respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes", affirment-elles, dénonçant une "situation consternante".
Soulignant que les principes d'accueil humanitaire et d'accompagnement social sont "incompatibles avec le tri des personnes, les pressions policières et les menaces de mesures de reconduite à la frontière", les associations demandent au gouvernement de "réaffirmer ces principes" et de "respecter ses engagements humanitaires et internationaux à l'égard de tous les migrants présents sur le territoire".