Ils ne sont que 13% à se sentir en sécurité sur les routes secondaires, mais les automobilistes restent toutefois largement opposés (76%) à l'abaissement de la limitation de vitesse sur ce réseau prévue au 1er juillet, selon un sondage Kantar-TNS* publié mardi.
Un abaissement de la vitesse maximale. Le gouvernement a annoncé le 9 janvier un plan de sécurité routière prévoyant la réduction de 90 km/h à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur 400.000 km de routes secondaires à double sens sans séparateur central, soulignant notamment que ces routes ont concentré 55% des accidents mortels en 2016.
Des routes jugées comme peu sûres, selon les automobilistes. Interrogés dans le cadre du baromètre annuel AXA Prévention sur le comportement des Français au volant, les automobilistes confirment ce danger des routes secondaires : seulement 13% affirment s'y sentir en sécurité, et 38% en insécurité. Près de la moitié (49%) sont mitigés. Mais cela est d'abord dû selon eux au mauvais comportement des autres usagers (85%), au manque d'entretien des infrastructures (56%) et à une mauvaise signalisation (23%).
Une taxe déguisée ? Et 54% avouent rouler à 100-110 km/h et 15% à 120-130 km/h, au lieu des 90 km/h autorisés actuellement. Pour plus de la moitié des automobilistes (52%), baisser la limitation de vitesse constitue une taxe déguisée, et 36% juge cette mesure inutile.
Peu de prise en compte de la vitesse. "C'est un mal français, un mal profond. La vitesse est la première cause d'accidents mortels. Les Français le savent mais ils ne ralentissent pas, ne respectent pas les limitations", déplore Eric Lemaire, président d'Axa Prévention. "S'il y a eu légèrement moins de morts en 2017 [3.693 métropole et Outremer confondus], il y a eu plus d'accidents et plus de blessés", rappelle-t-il.
Pour les automobilistes, l'alcool et le téléphone sont de plus grands dangers. Ils approuvent à 64% le recours étendu aux éthylotests antidémarrage (EAD) pour les personnes en récidive de conduite en état alcoolique, prévu dans le plan gouvernemental. Et même si 38% avouent téléphoner en conduisant (contre 47% en 2017), ils sont 69% à prôner un durcissement des sanctions pour son usage au volant.
*Enquête Kantar-TNS réalisée du 12 au 29 janvier 2018 par internet auprès d'un échantillon national de 1.560 automobilistes représentatifs.