Les blessés de guerre à l'honneur du 14-juillet : "Il n’y aura pas de personne en situation de handicap, mais des soldats tout court"

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Aude Leroy, édité par Romain David

Europe 1 est allé à la rencontre du lieutenant David, mutilé au Liban, et qui clôturera avec d'autres blessés de guerre le défilé du 14-juillet.

Un siècle après le défilé de quelque 1.000 blessés de la Première Guerre mondiale, le défilé du 14 juillet 2019 rend à son tour hommage aux blessés de guerre. Les soldats meurtris au combat clôtureront le cortège sur les Champs-Elysées dimanche. Et parmi eux, le lieutenant David, 42 ans, ancien démineur, qui en 2009 a perdu son œil et vu son bras arraché par un engin explosif. Europe 1 est allé à sa rencontre :

Son visage porte les traces noires indélébiles de la bombe qui a failli lui coûter la vie. Pour le lieutenant David, participer à ce défilé du 14-juillet, c’est poursuivre son engagement, dix ans tout juste après son accident au Liban, dont il garde un souvenir précis. "Je me souviens d’un terrible sifflement dans les oreilles. Je n’ai pas d’image. Ça a explosé, et puis c’est une vive chaleur. Je brûle, je saigne et je me relève", raconte-t-il à Europe 1. "J’aurais aimé perdre connaissance, mais j’ai tout de suite pris conscience de la gravité de cette vie qui s’échappait", témoigne-t-il.

 

Un "lien invisible" entre tous les blessés de guerre

Dimanche, sur les Champs-Elysées, ce soldat poussera le fauteuil roulant d'un pensionnaire des Invalides, blessé en 1944, avec un attachement particulier au mélange des générations. "Cette blessure est un lien invisible qui unit tous les blessés de guerre, peu importe le drapeau", veut-il croire. "Je suis persuadé qu’il n’y aura pas de personne en situation de handicap, mais des soldats tout court."

Le lieutenant se dit chanceux d'être vivant, soutenu par sa femme infirmière et ses deux petites filles. Depuis sept ans, il est désormais sportif de haut niveau pour les Armées.