Les dictons météorologiques auraient-ils disparus dans les campagnes ? Les agriculteurs en ont bien peur, comme le raconte Fanny Agostini dans sa chronique Rendez-vous à la ferme sur Europe 1. "Le changement climatique peut se mesurer à l’échelon local par le chamboulement de la météo du quotidien", raconte-t-elle avec une pointe d'humour. Comme les saisons ne semblent plus exister, les "anciens" déplorent la perte de leurs dictons, ces points de repère utilisés pour travailler la terre.
"Le dicton serait-il devenu bidon ?"
"Ici comme partout en campagne, les anciens faisaient leurs semailles, calculaient la montée à l’estive et articulaient le calendrier de travail en se basant sur des générations de fines observations météorologiques et de cyclicité de la nature. Une chrono-biologie bien huilée sur 365 jours et autant de saints pour nous le rappeler", détaille la chroniqueuse. Et de s'interroger : "le dicton serait-il devenu bidon?" Rien n'est moins sûr. Fanny Agostini rappelle que l'hémisphère nord a connu 10 000 ans de stabilité climatique depuis la dernière glaciation, ce qui a notamment permis le développement de l'agriculture.
En réalité, ce qui évolue aujourd'hui avec le changement climatique, c'est "l'amplitude et l'ampleur des phénomènes météo". "Quand un dicton annonce : "Jour de l’an beau, mois d’août très chaud", en 2020 ce serait plutôt: "Jour de l’an chaud, mois d’août caniculaire" ou encore "Noël au balcon Pâques au tison", « Noël sur un transat, Pâques comme à Ouarzazat »!", explique-t-elle.
Des nouveaux dictons adaptés au XXIe siècle
Finalement, ces "bouleversements liés aux activités humaines" pourraient inspirer de nouveaux dictons, s'amuse Fanny Agostini. Et la chroniqueuse de donner quelques exemples : "A la sainte Yvonne, réduit ton emprunte carbone! ", "A la sainte Chantal, tout ce que tu manges sera local" ou encore "A la saint Matthieu, divise ta consommation en viande par deux"!