Les cabinets de médecins fermés à partir du 3 octobre ?

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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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N.M. avec AFP , modifié à
Quatre syndicats de médecins souhaitent mener plusieurs actions de septembre à décembre afin d'obtenir l'abrogation du projet de loi Santé, voté à l'Assemblée en avril.

À compter du 3 octobre, il vous sera peut-être difficile de trouver un cabinet médical ouvert. Quatre organisations syndicales de médecins ont en effet menacé vendredi d'arrêter leurs activités à compter de ce jour et sans limite dans le temps. Elles promettent aussi d'autres actions jusqu'en décembre, afin d'obtenir l'abrogation de la loi de modernisation de la Santé. Mercredi, le principal syndicat de médecins, la CSMF, avait demandé à ce que la consultation médicale passe à 30 euros au lieu de 23 euros pour les généralistes et 28 euros pour les spécialistes actuellement.

Rallier les hôpitaux au mouvement. La Fédération des médecins de France (FMF), l'Union française pour une médecine libre (UFML), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et le Bloc, représentant les médecins spécialistes, ont menacé de "mener des actions de septembre à décembre jusqu'à obtenir le retrait de cette loi", a martelé Jérôme Marty, président de l'UFML. Le projet de loi Santé, voté à l'Assemblée nationale en avril dernier, est "une attaque historique contre la déontologie des médecins", selon lui. 

Ces organisations appellent à un arrêt complet de leur activité, sans limite dans le temps, à compter du 3 octobre si le gouvernement maintient cette loi. "Nous négocions actuellement avec les médecins urgentistes et le personnel hospitalier pour qu'ils rejoignent le mouvement", a indiqué le président du SML, Éric Henry. Un tel accord conduirait au blocage complet des soins.

Violation du secret médical, selon les syndicats. "Cette loi institue l'étatisation et la financiarisation de la médecine. Le secret médical est directement menacé car il existe un risque de commercialisation des données du patient", a indiqué Jérôme Marty. Pour Patrick Guenebeaud, porte-parole de la coordination des médecins généralistes des Hautes-Pyrénées, "le tiers-payant généralisé fonctionnera avec le dossier médical partagé, qui sera aux mains de l'Assurance-maladie. Or l'article 47 de la loi indique qu'il sera 'partagé avec l'ensemble des acteurs professionnels de santé et non-professionnels de santé' intervenant directement dans la prise en charge du patient. Cela ouvre la porte à la levée du secret médical et à la commercialisation des données du patient. Cela assujettira les médecins aux Agences régionales de santé et aux mutuelles, qui seront payés par elles", a-t-il martelé.

Enfin, tous s'accordent pour voir le tiers-payant généralisé comme un cheval de Troie vers une augmentation des frais de santé: "Le tiers-payant généralisé sera financé par l'augmentation des cotisations d'assurance-maladie et des complémentaires de santé", a ainsi prévenu Jérôme Marty.