Comment faire face à l'imprévu quand on dirige un établissement scolaire ? C'est ce que vont apprendre 300 directeurs d'ici la fin de l'année.
Mise en situation. Au centre national d'entraînement de la gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne, une quarantaine de chefs d'établissements suivent actuellement une formation en ce sens. Dans le centre, les gendarmes ont reconstitué en partie un collège : bureau du principal, bureau du CPE, couloir… Tout y est, sauf le plafond. Du dessus, on peut donc observer ce qui se passe. Chacun porte un dossard. "En rouge, vous avez le chef d'établissement. En bleu, le CPE, et en jaune, le secrétaire", explique une formatrice. "Ils ne connaissent pas du tout la situation et vont la découvrir au fur et à mesure. A partir de là, ils doivent gérer la situation, faire de la gestion de crise."
Le secret de la formation. Dans le bâtiment juste à côté, des tirs de fusils d'assaut se font entendre. Depuis les attentats de novembre dernier, une simulation d'attaque terroriste a été ajoutée. Un homme encagoulé et armé entre dans la pièce où se trouvent les chefs d'établissement. Là, ils s'entraînent à l'empêcher d'entrer par tous les moyens, en mettant le plus d'obstacles possibles dans la classe et des objets devant les portes. Mais les gendarmes refusent d'en dire plus. Tout ce qui se passe à l'intérieur du bâtiment doit rester secret.
Prendre les bonnes décisions. Parmi les crises auxquelles sont préparés les directeurs d'établissement, il y a également la simulation d'un parent violent qui entre dans le collège en hurlant, ou de l'élève qui menace de mettre fin à ses jours. "L'objectif, au final, c'est sur une crise dite 'majeure', d'être capable de leur avoir donné des outils pour pouvoir réagir et prendre les bonnes décisions avec leur équipe", explique l'un des gendarmes. Certes, on ne peut pas être préparé à tout, reconnaissent les formateurs, mais l'objectif est d'apprendre à ne pas être surpris.