Milou et Rantanplan peuvent être rassurés. Une étude parue jeudi démontre l'"incroyable" odorat des chiens de la police technique et scientifique lorsqu'il s'agit de démontrer la présence d'un suspect sur le lieu d'une infraction.
Meilleurs que des machines. Publiée dans la revue en ligne américaine PLOS ONE et menée par le Centre de recherche en neurosciences de Lyon qui associe des scientifiques du CNRS, de l'université Lyon-1 Claude-Bernard et de l'Inserm, l'étude démontre "qu'au terme d'un programme d'entraînement de 24 mois, les chiens parviennent à reconnaître l'odeur d'une même personne dans 80 à 90 % des cas et ne commettent jamais d'erreur en la confondant avec des odeurs de personnes différentes".
Les scientifiques lyonnais ont analysé 18.200 essais réalisés entre 2003 et 2013 par treize chiens de la Sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) basée à Ecully, près de Lyon, précise Barbara Ferry, chercheur au CNRS. "Il n'y a pas de machine qui puisse faire mieux ou plus rapidement que les chiens dont la tâche est l'identification", relève Barbara Ferry.
Réticences de la justice. En soulignant sa "fiabilité", l'étude vise in fine à lever les réticences à considérer la détection et la reconnaissance d'une odeur par un chien comme élément de preuve devant la justice, ce qui n'est pas toujours le cas. Selon Elvire Arrighi, chef de la division de la criminalistique et des unités opérationnelles au sein de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), si certaines preuves scientifiques sont communément admises à l'instar des empreintes ou de l'ADN, l'odorologie, méthode d'identification des odeurs humaines par des chiens spécialement entraînés, utilisée depuis 2003 en France pour démontrer la présence d'un individu sur une scène de crime, rencontre l'adhésion de certains magistrats quand "d'autres sont plus sceptiques".