Les contrôleurs aériens étaient appelés à faire grève jeudi et vendredi après l’échec des négociations entre les syndicats de la profession et le secrétariat d'Etat aux Transports. Mais l'appel à la grève a été levé mercredi par premier le syndicat des contrôleurs aériens, le SNCTA, à la suite d'une "ultime séance de négociation" ayant porté ses fruits.
"Ultime séance de négociation". L'information a été confirmée à l'AFP par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). "Suite à une ultime séance de négociation, le SNCTA, syndicat national des contrôleurs du trafic aérien, majoritaire dans la profession, lève son préavis de grève du 2 au 3 juillet", a écrit le syndicat sur son site. L'appel à la grève avait également été lancé par FO, non représentatif.
Il n'y aura donc aucun vol annulé jeudi et vendredi. Le président du SNCTA prévient toutefois que concernant les revendications, "on est loin d'avoir tout obtenu, on est à mi-chemin".
Quelles étaient les raisons de la colère ? Elles sont multiples. La première d’entre elles concerne la réorganisation du travail, dont l’objectif est d’améliorer la productivité des contrôleurs aériens, pointée du doigt par la Cour des Comptes, mais aussi d’adapter leur activité au trafic aérien : l’essor des compagnies low-cost a provoqué une hausse du trafic mais qui est concentrée sur certaines périodes, principalement les vacances.
Les contrôleurs aériens veulent bien jouer le jeu mais ils réclament des primes pour ceux qui acceptent d’expérimenter de nouvelles organisations du travail. C’est notamment sur le montant de ces primes que les débats bloquent. La proposition de 2.500 euros sur 10 mois pour chaque contrôleur concerné a été jugée insuffisante dans un secteur où la rémunération moyenne est de 6.500 euros, prime comprises, à partir de 10 ans d’ancienneté. Sur ce point, "il y aura une négociation ultérieure" sur un "complément" à ces 2.500 euros, a indiqué le SNCTA.
Le syndicat corporatiste dénonce par ailleurs les conséquences de la refonte des primes de la fonction publique, qui selon lui fait perdre aux contrôleurs "entre 100 et 200 euros par mois".
Autre sujet de discorde : le recul de 57 à 59 ans de l'âge limite de départ à la retraite, les syndicats estimant que maintenir en activité un contrôleur à cet âge-là est dangereux. Les organisations syndicales souhaitent donc pouvoir négocier des accords spécifiques pour leur profession, et non dépendre des accords concernant l’ensemble des personnels de l'aviation civile. L’Etat semblait y être enclin, avant de changer d’avis.