Au deuxième jour du procès d'Abdelkader Merah, mardi, la justice a tenté d'en savoir plus sur la personnalité de cet homme. Jugé pour "complicité" des meurtres de son frère, Mohamed, à Toulouse et Montauban en 2012, il s'est montré très à l'aise devant la cour d'assises spéciale de Paris. Comme il le dit lui-même, il y a l'Abdelkader Merah d'avant et celui d'après l'islam.
Surnommé "Grand Ben Ben" en référénce à Ben Laden. Celui d'avant, c'est le petit caïd du quartier des Izards, fumeur de cannabis, fêtard, violent, propriétaire d'un pitbull, ce qui lui vaudra même une amende. C'est un adolescent réfractaire à l'autorité qui a hérité d'un double surnom. "Jack", pour sa propension à boire du whisky Jack Daniel's et "Grand Ben Ben", en référence à Ben Laden, le responsable des attentats du 11 septembre 2001.
"L'entrée en religion a changé ma vie." Mais en 2006, à l'âge de 25 ans, il se convertit à l'islam. "L'entrée en religion a changé ma vie", dit-il. A partir de là, il dit ne plus avoir jamais volé "un bonbon". Plus de dix ans plus tard, dans le box des accusés, c'est donc très clairement le deuxième Abdelkader Merah qui se présente devant les juges. Et ce dernier joue au chat et à la souris pour toutes les questions qui concernent la religion.
Déstabilisé par les questions trop pointues. Interrogé par son avocat, il conteste sa complicité d'assassinat, mais paraît très mal à l'aise lorsque les questions sont trop précises. Du bout des lèvres, il répond qu'il condamnait les actes de son frère, Mohamed Merah. Mais lorsqu'il lui demande si la place de ce dernier était en enfer ou au paradis, Abdelkader Merah évite de répondre : "Je ne sais pas moi, je ne suis pas Dieu."