Les devoirs à la maison, c’est bientôt fini pour les collégiens

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Les collégiens resteront en classe après 16h pour faire leurs devoirs. Ils seront aidés. © JOEL SAGET / AFP
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Anne Legall
Fini les devoirs à la maison pour les collégiens. Ils seront faits à l'école entre 16h et 18h. Comment ça va se passer ? Qui ça va concerner ? 
L'ENQUÊTE DU 8H

C’était l'une des promesses de Jean-Michel Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale pour la rentrée 2017 : que les élèves n'aient plus de devoirs à faire à la maison. Et pour mettre en place cette réforme, le ministère entend s’appuyer sur certains établissements où la formule existe déjà. C'est le cas du collège Colette Besson dans le 20e arrondissement de Paris.

Des tuteurs pour les élèves. A 16h, quand les cours sont terminés, certains élèves restent réviser les leçons au tableau, d’autres sur ordinateur. Et c'est presque un cours particulier : avec un tuteur pour 3 élèves maximum. Un coup de pouce que Mounira et Moussa n'auraient pas trouvé à la maison. "Chez toi, en fait, t’as pas envie de travailler", assume Mounira. "T’as envie de jouer, ça te motive pas". "Ici, comme on a un tuteur particulier par personne, si on n’a pas compris des choses en cours, ils peuvent nous l’expliquer", raconte Moussa.

Ces élèves de 4e sont volontaires pour l'aide aux devoirs. Ils ont été repérés auparavant par leurs professeurs. "Notre impact est simple à comprendre. On prend un enfant qui a entre 6 et 9 de moyenne en sixième. On l’accompagne pendant trois-quatre ans pour qu’il ait son brevet et ses premiers vœux [pour son affectation au lycée, ndlr]", explique François Afif Benthanane, le fondateur de Zup de Co, l'association qui supervise ce soutien.

Des élèves plus confiants, des parents plus détendus. Au total, dans ce collège, un élève sur trois bénéficie d’une aide aux devoirs. Les collégiens sont soit accompagnés par des étudiants bénévoles, des volontaires ou des enseignants. C'est un gros dispositif à gérer mais pour le principal, Kamel Ait Bouali, les résultats sont à la hauteur. "On voit l’impact sur les résultats scolaires à la suite des conseils de classe. C’est plus de 3 points pour certaines matières. Ensuite, il y a un autre indicateur, c’est le bien-être". Le bien-être donne plus confiance aux collégiens. De leur côté, les parents sont également beaucoup plus détendus.

Entendu sur europe1 :
Si on n’a pas compris des choses en cours, les tuteurs peuvent nous l’expliquer.

 

Un soutien gratuit. Et c’est justement ce dispositif que souhaite généraliser le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Jean Michel Blanquer. L’expérimentation au collège Colette Besson, dans le 20e arrondissement, est un des exemples qui a inspiré le "Monsieur Éducation" du gouvernement d’Édouard Philippe. L'objectif est assumé du côté du ministère : tous les collèges de France  devront, à terme, proposer ce genre de soutien du soir, gratuitement, pour les élèves volontaires.

Ce soutien scolaire serait encadré par des volontaires en service civique, des enseignants qui veulent faire des heures supplémentaires, mais aussi des étudiants qui pourraient être rémunérés ou encore des retraités.

Un dispositif appliqué partout en France dans 4 ans. L'objectif est de proposer cette aide aux devoirs dans un maximum d'établissements dès la rentrée prochaine. Reste un problème : la logistique. Il faut recruter, organiser les plannings, trouver les locaux... Rien que dans le collège qui teste l’expérimentation, il y a 45 intervenants et 10 salles mobilisées. C'est pour cette raison que les rectorats sont actuellement en train de faire un audit de ce qui est possible pour septembre. Et au total, le ministre se donne quatre ans, jusqu'en 2020, pour installer le dispositif dans tous les collèges de France et pourquoi pas en école primaire.