A l’automne 2019, le suicide de Christine Renon, une directrice d'un établissement de Seine-Saint-Denis retrouvée morte dans son école maternelle, avait mis en lumière la surcharge de travail de cette profession. Ces directeurs d’école du premier degré sont à la fois enseignants et directeurs. La crise sanitaire du coronavirus a une nouvelle fois montré la lourdeur de ces postes et, mardi, un rapport sénatorial a préconisé la création d'une véritable fonction de directeur d'école.
"Pendant la crise du coronavirus, on a été en première ligne, on a dû tout faire avec le protocole sanitaire, la relation avec les parents et les tâches administratives. Pourtant, on n’a toujours rien de nouveau", s’insurge un directeur d’école. Dans les faits, le directeur doit assurer le fonctionnement de l’école mais n’a ni statut, ni autorité. Il doit en plus assurer ses heures d’enseignement.
Clarification des responsabilités
Dans leur rapport, les sénateurs assurent qu'il ne sert à rien de créer un statut particulier, comme dans les collèges et les lycées, où le chef d'établissement appartient à un corps bien spécifique. Les syndicats sont opposés à ce statut de chef qui les priverait de la possibilité d’enseigner. Le rapport sénatorial avance donc l’idée d’un emploi fonctionnel, avec une clarification des responsabilités et une revalorisation salariale. À l'heure actuelle, la prime pour les directeurs se situe entre 200 et 400 euros, selon l'ancienneté et la taille de l'établissement.
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Comme les directeurs croulent sous les tâches administratives, il faudra aussi les décharger plus souvent de leur temps d’enseignement. Ces deux idées sont reprises dans une proposition de loi qui sera débattue dans quinze jours à l’Assemblée nationale. "Chaque année, 4.000 postes de directeur restent vacants sur près de 45.000 écoles", rappelle un responsable syndical. Et de conclure : "Il est temps d’agir vite."