Un référé a été déposé en Conseil d'Etat par des exploitants de discothèques pour demander leur réouverture le 30 juin, annonce jeudi le syndicat Umih, estimant que les établissements de nuit étaient victimes de "discrimination" en étant le seul secteur "à n'avoir aucune date" de reprise d'activité.
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Les concerts et les mariages auront lieu
Près d'un an et demi après le début de la pandémie de Covid, les scientifiques s'accordent à dire que le virus se transmet principalement dans les lieux fermés via les aérosols, c'est-à-dire les nuages invisibles de particules produits par la respiration, la parole ou les cris des personnes infectées, et qui ont tendance à se concentrer dans l'air si la ventilation est mauvaise. Le calendrier français de déconfinement ne donne aucune perspective pour les discothèques alors que restaurants et bars pourront rouvrir le 19 mai leurs terrasses, où les contagions sont jugées bien moins probables qu'en intérieur, puis leurs salles sans aucune jauge le 30 juin.
Le référé-liberté a été déposé mercredi par la branche Nuit de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), ainsi que par des sections locales de l'Umih représentant des exploitants de discothèques, précise le communiqué. Le texte demande "au Conseil d'Etat d'intégrer en urgence les établissements de nuit dans le plan de déconfinement au même titre que les concerts et les mariages".
"En effet, ces derniers vont pouvoir se tenir librement à compter du 30 juin, alors qu'ils se déroulent de la même manière, en lieux clos, dans un contexte festif, avec de la danse et des boissons alcoolisées. Sur quel fondement peut-il légitimement être invoqué un respect des gestes barrières dans un cas, et un risque de propagation épidémique dans l'autre?", s'interroge le secteur. "La requête insiste sur la discrimination dont sont victimes les discothèques, seul secteur d'activité à n'avoir aucune date de réouverture", mettent en avant les exploitants.
"Nous voyons se multiplier les soirées privées"
Le but du référé "vise aussi à faire reconnaître par le Conseil d'Etat l'absence de mesures économiques justes et adaptées aux discothèques, dès lors que leur fermeture décidée par l'Etat depuis plus de 13 mois entache les principes constitutionnels et conventionnels de leur droit de propriété".
Sur 1.600 entreprises, le secteur des discothèques a enregistré plus de 100 fermetures définitives, selon Roland Héguy, président de l'Umih. "Depuis notre fermeture, nous voyons se multiplier les soirées privées et fêtes clandestines sans aucune sécurité et sans contrôle", déplore pour sa part Thierry Fontaine, président d'Umih Nuit.