Alors qu'ils étaient 224.000 à manifester mercredi partout en France selon la police, les syndicats et le gouvernement tentent chacun de tourner les chiffres à leur avantage. Pour les syndicats, il s'agit incontestablement d'une réussite, mais pour le seul ministre du gouvernement qui s'est exprimé, Jean-Marie Le Guen, il n'y a pas eu de démonstration de force. "Nous entendons, nous écoutons, et en même temps je ne pense pas que ça ait fait la démonstration du refus de ce projet de loi. Nous allons travailler, nous regardons les choses avec beaucoup de sérénité", a-t-il assuré sur le plateau d'iTELE.
Les mêmes chiffres que pour le CPE.224.000 personnes selon la police, le double selon les organisations syndicales : les chiffres de mobilisation ont de quoi faire sourire. Ce sont en effet les mêmes que pour la première manifestation contre le CPE de Dominique de Villepin, souvent citez comme exemple de reculade d'un gouvernement en raison de la mobilisation des jeunes. Ce sont aussi les mêmes chiffres à Paris que pour la première journée d'action contre le SMIC jeune d'Edouard Balladur. Deux réformes pour lesquelles la mobilisation s'était accentuée par la suite.
Confiance des étudiants pour la suite. "En général, après une manifestation comme celle là, ce que l'on attend c'est que les gens prennent confiance dans le mouvement et se joignent aux mouvements futurs", explique Simon, étudiant en sciences sociales. "C'est une loi qui touche quand même à la relation fondamentale entre employer et employeur, ça concerne beaucoup de monde. Ça tourne beaucoup sur les réseaux sociaux, je n'ai pas de doute sur le fait que ça se pérennise dans le temps", martèle-t-il, confiant sur la suite du mouvement.
D'autres journées d'actions sont déjà prévues dans les semaines à venir. Le syndicat étudiant Unef appelle à la mobilisation pour le 17 mars et la CGT, Sud et Solidaires pour le 31 mars.