La Conférence des évêques de France, qui se réunit à partir de samedi, va organiser des rencontres avec des victimes de pédophilie.
Comme tous les ans, les évêques de l'Eglise catholique se retrouvent à Lourdes pour leur assemblée plénière d'automne. Mais cette année, la question des abus sexuels au sein de l'église aura plus d'importance. Quelque 211 témoignages de victimes ont été recensés depuis 2017 et 130 prêtres ou diacres ont été mis en cause par un témoignage. Depuis deux ans, des cellules d'écoute ont été créés dans les différents diocèses de France. Jusqu'où les prêtres sont prêts à aller pour faire la lumière sur les actes pédophiles ?
Les évêques ne veulent pas d'une commission parlementaire. Pour la première fois, les 118 évêques français entendront le témoignage de 8 victimes qui raconteront leur histoire, leurs blessures. Les évêques vont aussi discuter de la création d'une commission pour faire la lumière sur la pédophilie dans l'Eglise. En France, les évêques ne veulent pas d'une commission parlementaire, en raison du risque de buzz médiatique et, en arrière-fond, de récupération politique, disent-ils. Ils préfèrent une commission indépendante, comme cela existe déjà aux Etats-Unis, en Irlande ou au Canada.
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"Nous avons tout un travail de pédagogie à faire". Mais le flou demeure sur les personnes qui pourraient en faire partie. Des historiens ? Des magistrats ? Des sociologues ? Et pour l'instant, les évêques français ne sont pas tous mûrs, ni prêts à voir surgir une commission d'enquête, reconnaît Mgr Ribadeau-Dumas, le porte-parole des évêques de France : "un certain nombre d’évêques n’ont pas eu à traiter, dans leur propre diocèse, de cas d’abus sexuels. Nous avons donc tout un travail de pédagogie à faire pour que les uns et les autres arrivent au même point. Et la possibilité, pour tous les évêques, d’entendre des victimes sera essentielle pour cela. Nous en avons pour des années pour régler ça ! Mais nous voulons avancer pas à pas avec les victimes".
Sur la méthode, il faudrait que l’Église et les évêques dans leurs diocèses acceptent d’ouvrir toutes leurs archives. La création d'une commission indépendante ne pourra se faire sans un vote des évêques en assemblée plénière.