Les grandes fédérations de mosquées, dont celles animant le Conseil français du culte musulman (CFCM), ont acté "à l'unanimité" un projet d'Association pour le financement et le soutien du culte musulman (AFSCM), a annoncé lundi le CFCM.
Le principe acté samedi. Le lancement de cette association cultuelle, qui était dans les cartons depuis 18 mois, a été acté samedi lors d'une réunion à la grande mosquée de Paris (GMP), précise l'instance représentative du deuxième culte français dans un communiqué. "Sous mon mandat (en cours depuis juillet 2017, NDLR), c'est la première fois que je vois autant de personnes autour de la table", s'est félicité le président du CFCM, Ahmet Ogras.
Mise en place "dans les plus brefs délais". Outre les structures du CFCM (la GMP algérienne, le RMF marocain, les CCMTF et Milli Görüs turcs, la FFAIACA africaine, antillaise et comorienne, le mouvement tabligh (piétiste) Foi et Pratique, la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion), l'aréopage réunissait le mouvement Musulmans de France (ex-UOIF, issue des Frères musulmans) et les fédérations proches du Maroc UMF et FNMF. La mise en place de cette association de financement "sera réalisée dans les plus brefs délais, après consultation" notamment des conseils régionaux du culte musulman (CRCM), précise le CFCM.
Des "assises territoriales" annoncées par le gouvernement. L'AFSCM "va préparer la structure qui sera chargée de collecter une contribution volontaire sur le halal, le pèlerinage, la zakat (aumône légale) et les dons des fidèles", a précisé Ahmet Ogras. Critiqués pour leurs liens avec l'étranger et leur manque de transparence et d'efficacité, le CFCM et les grandes fédérations ne veulent pas se laisser damer le pion par l'Etat et la société civile. Leur projet intervient après que le gouvernement a annoncé la tenue jusqu'à la mi-septembre d'"assises territoriales". À l'issue de cette concertation départementale, "dès l'automne", l'exécutif donnera "à l'islam un cadre et des règles garantissant qu'il s'exercera partout de manière conforme aux lois de la République", a déclaré lundi Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles.