Le niveau général d'anxiété a grimpé en France lors du confinement puis a nettement diminué après quelques jours grâce "sans doute" à un effet protecteur de cette mesure, selon une étude publiée jeudi.
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Une hausse générale de l'anxiété dans un premier sondage
L'enquête menée par des chercheurs de l'agence sanitaire Santé publique France et de l'École des hautes études en santé publique (EHESP) indique une montée en flèche du niveau d'angoisse chez les adultes une semaine après le début du confinement, le 17 mars. La première vague de l'enquête (23-25 mars) montre que plus d'un quart des plus de 18 ans souffrent d'anxiété : 26,7% des personnes interrogées par internet ont un score "HAD" (échelle internationalement reconnue pour mesure l'anxiété) supérieur à 10, ce qui signifie un état anxieux, contre seulement 13,5% lors d'une enquête comparable de 2017.
31,6% des femmes angoissées, 21,3% des hommes
Selon l'étude, les femmes sont en général plus angoissées : près d'un tiers d'entre elles (31,6%) ont un score "HAD" supérieur à 10 contre seulement un homme sur cinq (21,3%). Les chercheurs n'expliquent pas cette différence mais rappellent qu'on "retrouve dans la littérature scientifique, en dehors des situations épidémiques, des états anxieux systématiquement supérieurs chez les femmes".
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Un "effet protecteur du confinement" dans une seconde enquête
Ils notent, en outre, que dans la deuxième vague de l'enquête réalisée une semaine plus tard (30 mars-1er avril), l'angoisse baisse significativement pour tous, hommes comme femmes. Selon ce second volet, 21,5% de la population peut être décrite comme anxieuse (16,6% des hommes, 26% des femmes). Cette baisse laisse entrevoir un effet "protecteur" du confinement. "En réduisant efficacement le risque d’exposition au virus, le confinement a sans doute contribué à la baisse du niveau d’anxiété générale", soulignent les auteurs.
Les personnes âgées sont les moins angoissées
Selon l'étude, les personnes âgées, plus susceptibles de souffrir de formes graves du Covid-19, s'affichent comme les moins angoissées : la part des anxieux est inférieure à 20% chez les 50-64 ans et les plus de 65 ans mais dépasse les 30% chez les 25-34 ans. Ce paradoxe, déjà relevé dans une étude chinoise, pourrait s'expliquer par la tendance des jeunes adultes "à chercher activement des informations sur la maladie via les réseaux sociaux".
Une anxiété élevée chez les personnes défavorisées
Si le niveau d'anxiété reflue généralement entre première et deuxième semaine de confinement, il reste très élevé pour certaines catégories défavorisées : ceux qui déclarent des situations financières difficiles ou vivent dans la promiscuité. Pour eux, il apparaît nettement plus difficile de s'adapter à la nouvelle situation, souligne l'étude. "La levée du confinement, engagée pour répondre à la nécessaire remise en route de l’activité économique, doit nous interroger sur l’évolution à venir des états anxieux en population générale", concluent les enquêteurs. D'autres vagues d'enquête pour mesurer l'anxiété sont prévues par Santé publique France.