Les "gilets jaunes" à Paris samedi : "Nous espérons enfin entrer dans une phase de dialogue constructif avec le gouvernement"

Benjamin Cauchy gilets jaunes
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Anaïs Huet , modifié à
En se rassemblant massivement à Paris samedi, les "gilets jaunes" attendent du gouvernement une prise en compte réelle de leurs revendications. 
INTERVIEW

Après les blocages en régions, plusieurs dizaines de milliers de "gilets jaunes" vont converger samedi à Paris pour une grande manifestation. Benjamin Cauchy, porte-parole du collectif toulousain, comptera parmi les participants pour exprimer son "mécontentement sur la politique du gouvernement", mais aussi pour entamer la deuxième phase de la mobilisation. Il a expliqué ses intentions à Nikos Aliagas jeudi matin, sur Europe 1.

Déclarer la manifestation. Plus de 32.000 personnes se sont déclarées "participants" à un événement sur Facebook, baptisé "Acte 2 Toute la France à Paris", et plus de 200.000 "intéressées". "Avec cet Acte 2, nous espérons enfin entrer dans une phase de dialogue constructif avec le gouvernement", a défendu Benjamin Cauchy. Les "gilets jaunes" souhaitent se réunir place de la Concorde. Or, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a prévenu que cela était irréalisable pour des raisons de sécurité. "Nous avons jusque ce soir minuit pour faire une demande en préfecture", précise le porte-parole toulousain.

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Pour des "États généraux de la fiscalité". Avec ce rassemblement qu'ils espèrent massif, les "gilets jaunes" attendent du gouvernement une prise en compte réelle de leurs revendications. Ils demandent notamment "des États généraux de la fiscalité." "Même si on réduit ces taxes sur les carburants, il faut aller chercher l'argent où il est, c'est-à-dire sur l'évasion fiscale. Il y a 80 milliards d'évasion fiscale qui sont exemptés tous les ans et qui pourraient largement abreuver les comptes publics pour préparer une véritable transition écologique", esquisse Benjamin Cauchy.

Entendu sur europe1 :
Des gens sont en train de se demander si le Père-Noël va ramener un plein d'essence ou un jouet pour leur gamin

"Revaloriser les bas salaires". Le pouvoir d'achat des Français fait aussi partie des principales préoccupations des "gilets jaunes", qui plaident pour une "revalorisation des bas salaires." "Nous sommes à à peine un mois de Noël, et nous avons des gens qui sont en train de se demander si le Père-Noël va ramener un plein d'essence ou un jouet pour leur gamin", alerte Benjamin Cauchy.

Un mouvement "transpolitique". Des revendications plus concrètes, que les "gilets jaunes" structurent peu à peu après les critiques entendues sur leur mouvement jugé disparate. L'occasion aussi pour Benjamin Cauchy de rappeler que les "gilets jaunes" ne sont pas "apolitiques" comme on a pu le penser, mais "transpolitiques". Il glisse : "Au sein du mouvement, nous avons des gens qui ont voté Mélenchon, qui ont voté Le Pen, qui ont voté Fillon… Et même d'autres qui ont voté Macron."

Plusieurs leaders politiques, parmi lesquels Jean-Luc Mélenchon, ont d'ores et déjà annoncé leur intention de se rendre à la manifestation des "gilets jaunes", samedi à Paris.