À l’approche de la nuit du 31 décembre, l’inquiétude augmente dans les services d’urgences des hôpitaux, souvent en manque d’effectifs. Il faut dire que la soirée est particulièrement propice aux accidents, au moment, par exemple, de l’ouverture des huîtres ou de l’allumage des pétards de la Saint-Sylvestre, ou encore à cause de l’alcool lorsqu'il s'agit de reprendre le volant.
Ces dernières semaines, les personnels de plusieurs établissements de région parisienne se sont mis en grève pour protester contre le manque de moyens.
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Des urgences qui supplantent le manque de médecins. "On ne peut pas continuer à travailler comme ça aux urgences. Les chiffres sont trompeurs. On nous dit qu’il n’y a jamais eu autant de médecins en France. Oui, mais que font ces médecins ? Le nombre de généralistes et de médecins-traitants diminue", pointe ainsi, sur Europe 1, Christophe Prudhomme, médecin au Samu 93 et porte-parole des médecins urgentistes de France. "Donc tout le monde appelle le Samu et vient aux urgences par défaut. […] Moi, je n’accepte pas que les politiques disent que les gens viennent pour rien aux urgences, pour de la 'bobologie'", s’agace-t-il.
"Quand vous avez 40 de fièvre et mal à la tête, on considère que ça n’est pas très grave et on vous fait attendre. Par contre, si on ne vous réévalue pas dans l’heure qui suit, ça peut être, dans un cas sur 100.000, une méningite ou une pathologie qui évolue très rapidement et peut aboutir à un décès", alerte ainsi Christophe Prudhomme.
Des "mesures supplémentaires". En conséquence, ce professionnel redoute la soirée du 31 décembre dans des urgences surchargées, avec le risque de passer à côté d’un patient. "Des études internationales montrent que, quand un service des urgences est engorgé, il y a une surmortalité", pointe-t-il.
Et alors que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a présenté en septembre son plan de réforme du système de soins en France, cet urgentiste estime que des moyens doivent être dégagés immédiatement pour soulager les services saturés. "Nous avons besoin de mesures de réorganisations, comme l’a dit la ministre, mais elle ne peut pas s’exonérer du fait qu’il y ait besoin de mesures supplémentaires."