Avec près de 30 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature, la cigarette est une importante source de pollution. C'est pourquoi la secrétaire d'État à la Transition écologique, Brune Poirson, compte demander aux industriels du tabac de contribuer au ramassage de ces mégots, comme elle l'explique dans un entretien au Parisien publié jeudi.
Des propositions attendues d'ici septembre. Un mégot balayé dans la rue et qui se déverse dans une rivière contamine à lui seul 500 litres d'eau et met plus de dix ans à se dégrader. C'est pourquoi le gouvernement a décidé de prendre les choses en main.
Brune Poirson a convoqué "un à un" les sept industriels du tabac jeudi. Elle entend leur faire reconnaître la pollution générée par les mégots et leur demander de lui faire "des propositions d'engagements concrets avec des solutions efficaces d'ici septembre". Mais si cet objectif est "ferme", la secrétaire d'État n'a pas "de religion sur les moyens d'y parvenir".
La "responsabilité élargie du producteur". Quant aux éventuels récalcitrants, Brune Poirson invoque la "responsabilité élargie du producteur" qui obligerait les cigarettiers à se préoccuper des déchets de leur produit. "Il leur appartient de se soucier de ce que deviennent les milliards de mégots qu'ils génèrent", assure-t-elle au journal. "Aujourd'hui, c’est l’environnement qui trinque et ce sont d'abord les contribuables qui paient pour le balayage des mégots à travers leurs impôts locaux. Ce n'est plus tolérable."
Refus de la part des industriels. De leur côté, les cigarettiers ont d'ores et déjà publié un communiqué, cité par Le Parisien, dans lequel ils refusent de prendre en charge le coût lié au traitement des mégots. Quant à une éventuelle éco-contribution prélevée sur le prix des paquets de cigarettes, ils estiment que cela "déresponsabiliserait les consommateurs inciviques, sans régler le problème à sa source".
"Prendre le sujet à la racine, c'est faire en sorte que le fumeur jette son mégot dans une poubelle, et puis la mise à disposition de moyens de ne pas jeter n'importe où", indique à Europe 1 Eric Sensi-Minautier, Directeur Europe de l'Ouest des affaires publiques, juridiques et de la communication chez British American Tobacco. "Là on est sur des éteignoirs, les cendriers jetables, etc.", ajoute-t-il. Les industriels ont jusqu'au mois de septembre pour présenter leur plan, au gouvernement et dire jusqu'où ils sont prêts à aller dans cette chasse aux mégots