Après un mois de jeûne, place au l'Aïd el-Fitr. Les musulmans de France fêtent vendredi dans l'unité la fin du ramadan, qui marque la fin du mois sacré de jeûne, a annoncé jeudi le Conseil français du culte musulman (CFCM). Il s'agit de l'une des deux grandes fêtes de l'islam avec l'Aïd el-Kebir.
"Une "décision historique, unique". Réunis à la Grande Mosquée de Paris, plusieurs dignitaires religieux, parmi lesquels le nouveau président du CFCM Anouar Kbibech, le président de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) Amar Lasfar et le recteur de la Mosquée, Dalil Boubakeur, ont confirmé la date du vendredi 17 juillet pour la "fête de la rupture du jeûne". Amar Lasfar a expliqué se "réjouir de cette unité", et Dalil Boubakeur a salué une "décision historique, unique, pour calculer l'exactitude de ce jour majeur de l'Aïd".
Fait notable cette année, les fidèles de la deuxième religion de France ont vécu ce mois sacré dans l'unité, puisque les partisans de l'observation lunaire - l'islam institutionnel algéro-marocain qui tient le CFCM, mais aussi les courants fondamentalistes salafistes - avaient fait le même choix de date d'entrée dans le ramadan que les adeptes de la détermination à l'avance du calendrier par le calcul astronomique. Ces derniers - l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) issue des Frères musulmans, ainsi que les fédérations liées à la Turquie - avaient fixé de longue date au 18 juin le début du ramadan 2015.
Un rite massivement suivi. Quatrième pilier de l'islam, le ramadan a commencé le 18 juin à l'aube en France, où il a été particulièrement éprouvant, avec les journées de jeûne les plus longues depuis une trentaine d'années. Durant le 9e mois du calendrier lunaire hégirien, les musulmans sont invités à s'abstenir de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles, des premières lueurs de l'aube jusqu'à son coucher.
En France, où vit la première communauté musulmane d'Europe avec cinq millions de membres (pratiquants ou non), ce rite culturel autant que cultuel est massivement suivi, avec plus de 70%, voire 80% de jeûneurs, selon les études.