Les opposants à la politique "libérale" du président Emmanuel Macron se mobilisent jeudi pour la quatrième fois depuis la rentrée pour dénoncer les ordonnances, en vigueur depuis septembre, espérant être entendus par un gouvernement déterminé, déjà passé à d'autres réformes.
170 manifestations. "Il n'y a que ceux qui ne font rien qui sont sûrs de perdre", a expliqué cette semaine Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Il organise quelque 170 manifestations ce jeudi, dont une centaine avec FO, une première depuis le début du quinquennat, mais aussi avec Solidaires et/ou la FSU, ainsi que des organisations de jeunesse (Unef, UNL, Fidl).
Hausse de la CSG, réforme de l'Assurance chômage... Convaincus que la mobilisation reste l'outil le plus "efficace" de contestation, ces organisations espèrent se faire entendre de l'exécutif, afin qu'il revoie sa "politique libérale visant à accroître les inégalités au profit d'une minorité". Au delà des ordonnances, les syndicats s'insurgent contre la hausse de la CSG, les mesures d'économies dans la fonction publique et s'inquiètent de la future réforme de l'assurance chômage.
Macron "met la pression" sur les syndicats. A leur côté, défileront des militants de la France Insoumise, même si Jean-Luc Mélenchon a reconnu qu'Emmanuel Macron avait "le point pour l'instant". Le chef de file des Insoumis impute partiellement cet échec aux syndicats, qui ont refusé sa main tendue pour mener la contestation syndicale, au nom de leur indépendance. Les ordonnances ont également mis en exergue les divisions entre les syndicats : malgré des tentatives, ils ont échoué à organiser une action unitaire. "On a rarement eu, voire jamais, un mouvement syndical en France aussi fracturé", analyse l'historien Stéphane Sirot. "Macron fait un peu comme Sarkozy en début de quinquennat : il a un agenda social très chargé, il met la pression sur les syndicats, ça a tendance à les paralyser ou à leur dicter leur comportement", explique Dominique Andolfatto, professeur à l'université de Bourgogne.