Depuis la découverte, lundi, du corps du jeune homme, plusieurs mots d'ordre appellent à se rassembler, donnant tous rendez-vous au centre-ville de Nantes, samedi à 13 heures. L'avocate de la famille de Steve Maia Caniço, Cécile de Oliveira, a déclaré vendredi que la famille du jeune Nantais "ne soutenait pas du tout" le rassemblement prévu samedi.
Elle ajoute au micro d’Europe 1 : "Les parents de Steve sont d’abord dans un chagrin qui domine leurs émotions. Ils sont dans une douleur qui les terrasse et qui les amène à vouloir se recueillir et à vouloir être dans un silence."
Les parents de Steve "sont extrêmement traumatisés"
La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé jeudi l'interdiction de toute manifestation ou rassemblement dans plusieurs périmètres du centre-ville de Nantes, samedi, de 10 à 20h. Le préfet a déclaré vendredi qu'il ne voulait pas que des "individus volent à la collectivité le moment d'émotion qui est souhaité par tous les amis de Steve".
L’avocate de la famille de Steve affirme que "les parents de Steve ne souhaitent pas qu’il y ait de débordements." Elle poursuit : "Ils sont extrêmement traumatisés par ce qu’il s’est passé et ils sont dans l’idée, que pour la mémoire de Steve, les choses se passent calmement."
Les deux juges d'instruction de Nantes demandent un dépaysement de l'enquête
Les deux juges d'instruction chargés de l'enquête pour "homicide involontaire" après la découverte ont par ailleurs demandé vendredi à ce que la procédure soit dépaysée. "Je l’explique par le fait qu’ils souhaitent une véritable distance avec les services d’enquêteurs", souligne Cécile de Oliveira pour qui "il n’est pas possible que des magistrats, qui travaillent au quotidien avec des services d’enquêteurs, travaillent avec eux. "
L’avocate estime que cette décision est "déontologiquement tout à faire claire". Elle souhaite "que les magistrats instructeurs, à qui cette affaire sera confiée ultérieurement par une décision de la Cour de cassation, aient le courage et l’indépendance des deux magistrats nantais." Elle précise que "c’est une décision tout à fait exceptionnelle et qui est sage dans cette affaire."
"Il est heureux qu’il y ait une forme de questionnement sur l’utilisation des armes"
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a par ailleurs reconnu vendredi qu'il y avait toujours un "questionnement sur l'utilisation des lacrymogènes" lors de l'intervention policière le soir de la Fête de la musique à Nantes. "Il est heureux qu’il y ait une forme de questionnement sur l’utilisation des armes sur ces lieux en pleine nuit" réagit l’avocate.
Cécile de Oliveira conclut en se montrant plus que perplexe sur le premier rapport rendu par l’IGPN : "L’IGPN a fait un premier rapport que j’ai considéré immédiatement comme extrêmement hâtif avec des conclusions basées essentiellement sur les observations des policiers eux-mêmes et non sur les observations qui se plaignaient des violences. Ce rapport est donc contestable."