Les parents de Vincent Lambert, plongé dans un état végétatif depuis 2008, ont porté plainte fin décembre contre le CHU de Reims pour "délaissement de personne hors d'état de se protéger", a indiqué mercredi l'un de leurs avocats.
Des "carences majeures". "Une plainte a été déposée avec constitution de partie civile", a déclaré Me Jean Paillot, l'un des avocats de Pierre et Viviane Lambert, confirmant une information du journal L'Union. Ils seront reçus par un juge d'instruction le 8 février. "Nous n'avons pas d'autre solution pour faire entendre la situation scandaleuse dans laquelle Vincent se trouve : nous espérions nous faire entendre du juge des tutelles mais celui-ci nous envoie balader", a-t-il expliqué, dénonçant des "carences majeures" dans la prise en charge du patient.
Une première plainte en 2015. Les parents de Vincent Lambert demandent le transfert de leur fils vers un établissement spécialisé, tandis que sa femme Rachel, désignée tutrice de son mari par décision de la Cour de cassation le 8 décembre, est favorable à l'arrêt des soins. Ils avaient déjà déposé une main courante en 2013 puis porté plainte en 2015 contre le centre hospitalier pour "tentative d'assassinat et maltraitance". Le CHU de Reims n'était pas joignable dans la matinée.
"Que Vincent soit traité correctement". Selon Me Paillot, cette nouvelle plainte - la première à s'inscrire dans une procédure pénale - est "un cri d'alarme" des parents engagés dans une bataille judiciaire acharnée autour du sort de leur fils. "Notre objectif n'est pas de dézinguer le CHU, notre but est que Vincent soit correctement traité", a-t-il ajouté. Le CHU de Reims avait, lui, lancé puis stoppé deux procédures d'arrêt des soins, l'une portée par le docteur Eric Kariger en 2013, l'autre par son successeur, le docteur Daniela Simon, en 2015. Un processus suspendu, le médecin référent estimant insuffisantes les conditions de sérénité pour prendre une décision.
Par ailleurs, une autre procédure judiciaire est en cours depuis que François Lambert, le neveu de Vincent, a saisi en octobre le juge administratif pour enjoindre, sous peine d'astreinte, au CHU de Reims de reprendre la procédure sur un éventuel arrêt des soins au patient conformément à cette décision.