Les Parisiens exilés de retour : "Comme une nostalgie de départ de vacances"

  • Copié
Jean-Jacques Héry, édité par Julien Ricotta , modifié à

Plusieurs centaines de milliers d’habitants de la région parisienne, exilés en province pour le confinement, vont revenir chez eux ce week-end. "Ça fait comme une nostalgie de départ de vacances", témoigne Hugo, un jeune coach sportif de retour de Montpellier.

De nombreux Franciliens, plusieurs centaines de milliers selon les estimations, ont fui Paris et sa région pour passer le confinement en province. Mais ce week-end, beaucoup d’entre eux effectueront le chemin inverse, alors que le déconfinement débute lundi 11 mai. Pour certains, le retour à la vie parisienne ne sera pas aisé. Europe 1 a interrogé plusieurs de ces "exilés", qui prennent aujourd’hui la route pour la capitale.

"Ça fait 8 semaines que je n’ai pas travaillé, je dois relancer mon activité"

Hugo, qui a passé les dernières semaines à Montpellier, n’a pas spécialement hâte de retrouver son petit appartement de la porte de Saint-Cloud, à Paris. "Ça fait comme une nostalgie de départ de vacances. Il a fait très beau, avec un bien-être quotidien. Là, on repart à Paris pour quelque chose de beaucoup plus stressant, avec le problème des transports en commun", témoigne sur Europe 1 le jeune homme de 28 ans.

Mais pour des raisons économiques, Hugo n’a pas le choix : il doit recommencer à travailler. "Ça fait 8 semaines que je n’ai pas travaillé, parce que mon activité s’est arrêtée complètement au moment du confinement. Je dois relancer mon activité pour regagner de l’argent", constate-t-il.

"On avait l’impression de travailler au milieu d’un stade de foot"

D’autres, comme Charles, ont cependant hâte de revenir à Paris. Le père de famille, confiné avec femme et enfants depuis deux mois à Piniac-sur-Mer, en Loire-Atlantique, commençait à avoir du mal à jongler entre le télétravail et le rôle, improvisé, de "professeur" pour ses trois petites filles.

"On a atteint les limites de notre capacité à gérer un double télétravail, l’école en CP et la maternelle pour des petites jumelles qui ont 3 ans. On sera ravis de retrouver notre nounou, et elle aussi. On avait l’impression de travailler au milieu d’un stade de foot", s’amuse le directeur des ressources humaines, pour qui il a "semblé normal d’être de retour lundi, le jour de la reprise". Dimanche, il pourra profiter, comme sa femme, d’une courte transition avant un retour, progressif, à une vie normale.