Les Parisiens, du moins une partie d'entre eux pour commencer, vont avoir dans leur cuisine une nouvelle poubelle pour les biodéchets, une des mesures d'un "plan compost" voté lundi en Conseil de Paris dans le cadre d'un plan alimentation et agriculture durable.
Objectif : équiper Paris d'ici 2020. Les habitants des 2ème et 12ème arrondissements auront à leur disposition à partir de la fin juin un petit "bio-seau" dans lequel ils pourront jeter pelures de légumes, coquilles d'œuf ou certains types de papiers comme la ouate, à jeter ensuite dans une nouvelle poubelle collective à couvercle orange. L'objectif est que toute la capitale soit ainsi équipée d'ici la fin de la mandature en 2020.
"Lombricomposteurs". Le plan s'ordonne autour de plusieurs autres grands axes. Les points de compostage collectifs qui existent déjà dans des immeubles ou dans des lieux associatifs vont être doublés pour atteindre le nombre de 800. La Ville offrira également au printemps un millier de "lombricomposteurs" individuels qui permettent de faire son propre compost. "En cinq ans, la ville de Milan a réussi à trier 50% de ses déchets", explique Antoinette Guhl, adjointe EELV à l'Économie sociale, selon qui trier les biodéchets incite à mieux trier les autres.
Environ 18% des ordures ménagères. Les biodéchets représentent environ 18% des ordures ménagères parisiennes. Aujourd'hui, sur l'ensemble des déchets, 80% sont brûlés, 4% enfouis et 16% recyclés. En parallèle, un accord a été signé avec des institutionnels et la ville de Gennevilliers pour étudier la création d'une usine de méthanisation, qui transforme les déchets en énergie. Le plan compost fait partie d'une stratégie plus globale sur l'agriculture et l'alimentation durable dont une trentaine de mesures ont été votées lundi matin à l'unanimité : création de fermes urbaines, développement des jardins partagés, partenariats avec les agriculteurs locaux, création d'une école de la permaculture.
Le plan détaillé par Anne Hidalgo a pour but de "s'engager résolument pour une agriculture locale et la transformation à courte distance de produits franciliens", et de "garantir l'accès à une nourriture et des produits de qualité pour tous".