Les patrons d'auto-écoles se mobilisent mardi dans plusieurs villes de France, à l'appel de leurs deux principaux syndicats (CNPA et Unidec), contre la dématérialisation de l'inscription au permis de conduire, symbole d'une "uberisation" en marche de leur profession.
Opérations escargots. Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Nantes font l'objet d'opérations escargots. A Paris, les manifestants sont appelés à se rendre portes de Bagnolet, Clignancourt, Bercy et Auteuil depuis toute l'Ile-de-France.
#manifautoecole déjà une 40aine de voitures Porte de #Clignancourt#défense de la profession #sécurité Routière @PatriceBessonepic.twitter.com/XxiCYCtcf7
— CNPA (@CNPApresse) 18 avril 2017
Les manifestants devraient ensuite converger vers la place Joffre, vers 10 h 30, rapporte Le Parisien. Sur Twitter, la préfecture de police conseille d'éviter les abords de ces portes, ainsi que les autoroutes A1, A3, A4, A6 et A13 en direction de Paris.
#manifestation demain dès 7h, consultez les restrictions de #circulation ainsi que nos recommandations https://t.co/qmPCOAqYPM
— Préfecture de police (@prefpolice) 17 avril 2017
A Nantes et Toulouse, des cortèges devraient se former à partir de 9h, indique de son côté France Bleu Isère. A Marseille, une opération escargot est prévue dès 8 heures, et une trentaine de moniteurs du Vaucluse (soit le tiers des auto-écoles) seraient partis dès 6h du matin pour s'y rendre, précise encore France Bleu Isère.
5.000 véhicules attendus au niveau national. "On attend 2.000 à 3.000 véhicules à Paris et 5.000 au niveau national", a affirmé le président du CNPA, Patrice Bessonne, en demandant à être reçu à Matignon "pour avoir des réponses aux sérieuses questions que l'on se pose sur la dématérialisation et sur l'uberisation du secteur". "Avec cette réforme, on est en train de mettre en péril la formation et donc la sécurité sur la route, et un secteur qui emploie 45.000 salariés", a dénoncé le secrétaire général de l'Unidec, Jean-Pierre Lemmonier, présent porte d'Auteuil, dans le sud-ouest de la capitale, où une trentaine de véhicules étaient rassemblés vers 08h00.
"Ligne rouge". Pour Patrice Bessone, la possibilité d'inscription à distance, "c'est la ligne rouge". Elle se fait habituellement en préfecture. Mais "avec le plan Préfectures Nouvelle Génération qui prévoit des fermetures de guichets, on va permettre aux personnes de le faire à distance, ou via les plateformes internet qui vont en faire un business", explique le dirigeant du premier syndicat d'auto-écoles. "C'est la porte ouverte aux plateformes digitales employant des 'moniteurs indépendants illégaux' avec sa généralisation de travail dissimulé (non-paiement des charges sociales, TVA, etc...)", abonde l'Unidec, deuxième organisation représentative, dans un communiqué dénonçant une "uberisation de (la) profession au travers d'une dématérialisation des dossiers d'inscription non contrôlée et ouverte à tout va". "On perd la solennité de la démarche et on va généraliser un enseignement à bas coût", dont la qualité pédagogique n'est pas toujours avérée, estime Patrice Bessone.