Les pigistes, se considérant aujourd'hui comme des "forçats de l'info", souhaitent "restaurer un partenariat sain avec les rédactions", ont expliqué vendredi une quinzaine de collectifs de journalistes dans une tribune envoyée aux entreprises de presse. "Variable d'ajustement des journaux, nous subissons depuis 2008 une baisse constante des tarifs des articles et une dégradation croissante de nos conditions de travail", expliquent ces journalistes indépendants, qui cumulent souvent des collaborations avec plusieurs rédactions, dans cette tribune notamment publiée sur le site Acrimed.
Les rédactions doivent s'engager. Les signataires demandent une rémunération plus large et plus rapide de leurs piges, notamment celles réalisées pour les sites Internet. Ils souhaitent surtout que les rédactions répondent plus rapidement à leurs propositions et s'engagent par écrit quand elles commandent un article. Leur statut à Pôle Emploi devrait également être "éclairci", selon eux. "Pôle Emploi comme nos employeurs nous traitent, administrativement, comme des CDD à répétition. Bien que ce soit illégal", dénoncent ces collectifs.
Un statut précaire. Parmi les 35.238 journalistes titulaires de la carte de presse fin 2016, plus du quart avait un statut précaire (pigiste et demandeur d'emploi), dont une majorité de femmes, selon les données de la Commission de la carte (CCIJP). En 2015, la majorité avait plus de 35 ans et leur salaire médian était de 1.584 euros brut, contre 3.031 euros chez les CDI en rédaction.