Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) - qui assure la centralisation, le contrôle, le traitement et la diffusion des données relatives à la criminalité enregistrées par la police nationale et la gendarmerie nationale - a diffusé jeudi un premier bilan de la délinquance en 2017. Résultat : davantage d'homicides, de plaintes pour violences physiques et violences sexuelles, et un peu moins de vols.
Plus d'homicides. Selon l'étude, les morts violentes restent à un niveau relativement élevé en 2017, après deux années affectées par des attentats terroristes ayant fait de nombreuses victimes. On dénombre 825 victimes d'homicides l'an dernier, dont 3 victimes d’attentats terroristes, après 892 en 2016 et 872 en 2015. Dans le même temps, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires criminels ou correctionnels sur personne de quinze ans ou plus enregistré par les forces de sécurité a connu une quatrième année de hausse en 2017 (+4 %), plus sensible que l’année précédente. Leur niveau approche désormais les 223.000 victimes.
Un effet Weinstein. Par ailleurs, les plaintes pour viols et agressions sexuelles enregistrées par les forces de l'ordre sont en "nette hausse" en 2017, respectivement de 12% et 10%. Le nombre de plaintes pour agressions sexuelles au quatrième trimestre de l'année est quant à lui "très en hausse" par rapport à la même période de 2016, avec une augmentation de 31,5%. Selon le Service statistique du ministère de l'Intérieur, cette hausse est probablement due à la révélation de faits plus anciens dans le contexte de la prise de parole des femmes à la suite de l'affaire Weinstein.
Des vols en zones urbaines. Pour la quatrième année consécutive, les vols avec arme et les vols violents mais commis sans usage d’une arme sont en net recul dans les données enregistrées par la police et la gendarmerie. Ensemble, ces vols représentent environ 95.000 infractions enregistrées par les forces de l’ordre en 2017, dont 86.800 pour les vols violents sans arme. Un phénomène très urbain, et particulièrement présent dans l'agglomération parisienne. En 2017, dans les données de la police et de la gendarmerie, 15% du total des vols sans violence se sont déroulés dans les transports en commun. En Île-de-France, cette proportion est même deux fois plus élevée.
L'analyse des vols et des violences est complétée par celle des délits économiques et financiers, au premier titre desquels, du point de vue de l'activité des services, figurent les escroqueries et infractions assimilées (320.000 victimes enregistrées en 2017).