Ils sont chargés de protéger les membres du gouvernement mais aussi des dizaines d'autres personnalités dites sensibles. Le service de la protection de la police nationale (SDLP) traverse une véritable crise. Alors qu'une enquête a été ouverte sur les dépassements d'horaires des officiers à charge de la protection de Brice Hortefeux, un service dont il dispose à vie en raison de son passage à Matignon, c'est l'actuel ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui est désormais contraint de se justifier sur la protection de sa famille qui viendra passer les fêtes à Paris. Dans ce contexte, les syndicats de policiers dénoncent une série d'abus et une surcharge de travail croissante.
"Ni cuisiniers, ni secrétaire, ni mécanicien". "La voiture de démarre pas, il faudrait changer la batterie". C'est la consigne reçue par un policier du service par la personnalité dont il avait la charge. Cet exemple est loin d'être isolé puisque certains se retrouvent contraints de promener le chien, quand ils ne jouent pas les chauffeurs pour l'entourage de la personnalité. Le malaise est réel, et les syndicats en appellent au ministre ."Le policier mis à disposition de la personnalité va faire un travail de protection. Ils ne sont ni cuisiniers, ni secrétaires, ni mécaniciens", rappelle auprès d'Europe 1 Philippe Capon secrétaire général de l'Unsa police. "Ce sont des officiers de sécurité. Certaines personnalités l'oublient et j'ai un certain nombre de collègues qui souffrent de ça".
Des protections injustifiées. Et d'autant plus que le nombre et la nature des personnalités ne cesse d'augmenter depuis les attentats de 2015, très largement en dehors du cercle gouvernemental. Cette surcharge de travail devient ingérable. Un officier a ainsi cumulé l'équivalent de trois ans d'heures supplémentaires. La question de revoir les personnes protégées est sérieusement envisagée par la place Beauvau, où l'on évalue à 10% le nombre de protections injustifiées. Au moins trois d'entre elles ont été levées depuis le mois de septembre.