Les policiers municipaux peuvent désormais être armés de pistolets semi-automatique 9 mm, selon un décret paru mardi au Journal officiel, qui répond à une demande des syndicats de police municipale après l'attentat de Nice, le 14 juillet dernier et dans lequel 86 personnes ont perdu la vie. Les syndicats de police municipale avaient réclamé plus de moyens et un meilleur armement pour leurs équipes, insuffisamment armées, selon eux, pour faire face à ce type d'attaques.
Les agents de sécurité de la SNCF et de la RATP aussi concernés. Les agents de police municipale ainsi que les agents des services internes de sécurité de la SNCF et de la Régie autonome des transports publics (RATP) "pourront désormais être équipés d'armes à feu de poing de calibre 9 mm, avec des munitions de service à projectile expansif", selon le décret. Les agents municipaux auront également une formation obligatoire préalable et d'entraînement à l'armement pour certaines "armes de catégorie D", telles que les matraques et tonfas. Le décret prévoit aussi "la possibilité pour plusieurs communes contiguës desservies par un ou plusieurs réseaux de transports publics de voyageurs d'organiser l'intervention de leurs polices municipales sur l'ensemble du ou des réseaux".
"Un effort qui sera poursuivi et amplifié". Parallèlement, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve coprésidait mardi la deuxième réunion annuelle de la Commission consultative des polices municipales (CCPM), qui a élu son nouveau président au sein de l'association de maires de France, François Grosdidier, sénateur-maire de Woippy, en Moselle. Il succède à Christian Estrosi qui a dû quitter ses fonctions, n'étant plus maire de Nice.
Depuis 2015, l'État a "contribué à l'achat de 12.108 gilets pare-balles et 2.700 revolvers Manurhins ont déjà été distribués au profit de 270 communes", a détaillé le ministre de l'Intérieur. Bernard Cazeneuve assure que "cet effort sera poursuivi et amplifié".
Les communes décident d'armer ou non leurs agents. Le ministre a toutefois rappelé "qu'en vertu du principe de libre administration des collectivités locales, c'est aux maires et à eux seuls qu'il revient d'apprécier la nécessité d'armer les agents de leur service de police municipale, et qu'il ne pouvait être envisagé de transposer aux policiers municipaux le régime applicable aux policiers nationaux en matière de port d'arme hors service".
La France compte aujourd'hui 20.000 policiers municipaux, 1.000 gardes champêtres et 7.000 agents de surveillance de la voie publique.