Il reste six semaines avant Noël. Alors que les catalogues de jouets sont dans toutes les boîtes aux lettres et que certains enfants ont déjà fait leur liste de cadeaux, les producteurs de champagne sont en plein boum. Car pour eux, les fêtes de fin d'année représentent presque la moitié des ventes annuelles. Notre journaliste est allée à la rencontre de la famille Tritant, qui exploite le domaine éponyme à Bouzy, dans le département de la Marne, et qui a reçu en 2012 le Trophée Jeune Talent du Champagne dans la catégorie rosé.
Un travail à la chaîne en famille. Dans le salon de la famille Tritant, l'ambiance n'est pas à la détente à l'approche de Noël, mais plutôt au travail à la chaîne. "C'est plus efficace", confie Mathilde, la maîtresse de maison. "Chaque poste est pensé pour qu'on aille le plus vite possible". Entre étiqueter les bouteilles, les mettre dans un carton et coller les timbres pour envoyer les commandes le plus rapidement possible, le travail ne manque pas. Et tout le monde met la main à la pâte, même Thibault, 11 ans et demi : "On travaille beaucoup et on est souvent en train de faire beaucoup de choses", admet le jeune garçon.
"Mais ce qui me plaît, c'est qu'on partage un moment famille. C'est drôle, on discute, c'est la famille et le plaisir". "C'est le problème des entreprises à taille humaine", sourit de son côté, Jean-Luc, le père de famille. "Ici on voit 100% de l'effectif de l'entreprise", indique-t-il en désignant sa mère, et ses trois enfants, également affairés autour de la table.
La relève déjà assurée. Une façon de faire qui est quasiment une tradition pour cette famille qui exploite une partie des vignobles de la Montagne de Reims. "On a toujours eu cet esprit-là à la maison", confirme Dominique, la grande-mère. "Toute petite, quand j'avais six ans, je me souviens que l'on travaillait déjà tous ensemble". La famille Tritant est dans le champagne depuis 1930, soit trois générations. Et la quatrième semble déjà en route à en croire Thibault, l'aîné des trois enfants, qui du haut de ses 11 ans et demi, envisage déjà très sérieusement de prendre la succession de son père.