Les Restos du cœur, créés par Coluche, lancent mardi leur 32e campagne d'hiver et s'apprêtent à distribuer de la nourriture à des centaines de milliers de personnes. Depuis leur création en 1985 sur une "petite idée" de l'humoriste, plus de deux milliards de repas ont été servis et les besoins ne faiblissent pas. "En ce moment, on a beaucoup d'inscriptions. Nous allons sûrement atteindre les mêmes niveaux que l'an dernier avec près de 930.000 personnes accueillies en hiver", a expliqué le président de l'association, Patrice Blanc. L'hiver dernier, 132,5 millions de repas avaient été distribués dans les 2.112 centres et antennes des Restos.
Un "accueil inconditionnel". Mères célibataires, étrangers sans ressources, étudiants sans le sou, retraités... "L'accueil est inconditionnel", insiste le président de l'association : "nous ne portons aucun jugement sur les personnes qui frappent à notre porte. On les accueille comme elles sont et on ne leur demande pas de payer quoi que ce soit". Pour bénéficier de l'aide alimentaire tout l'hiver, il faut cependant justifier de ses ressources et de ses dépenses. En 1985, près de 70.000 personnes avaient été accueillies. Un chiffre qui a explosé au fil des ans. Face à l'ampleur des besoins, les Restos sont en recherche perpétuelle de nouvelles sources d'approvisionnement. L'an dernier, les dons des entreprises et des producteurs agricoles et la collecte nationale ont permis de récolter 43.000 tonnes de denrées, soit 40% des volumes distribués.
La loi contre le gaspillage alimentaire attendue. Les Restos attendent avec impatience l'entrée en vigueur de la loi Garot contre le gaspillage alimentaire - prévue en février 2017-, qui rend obligatoire la mise en place de conventions de don entre les grandes surfaces de plus de 400 m2 et les associations d'aide alimentaire habilitées. L'association peut aussi compter sur la générosité publique : le montant des dons a atteint 81,3 millions d'euros en 2015, soit la moitié des ressources des Restos. Le traditionnel concert des Enfoirés et les ventes de CD et DVD financent 11% du budget, le reste étant apporté par des subventions.