Neuf syndicats et associations de retraités ont appelé vendredi à manifester "massivement" le 18 octobre dans toute la France, pour la quatrième fois en un an, contre les choix budgétaires du gouvernement qui mettent selon eux les "pensions en danger". "Il faut arrêter d'emmerder les retraités", a déclaré Olivier Jouchter, de l'UCR-CGT, reprenant à son compte lors d'une conférence de presse les propos d'Emmanuel Macron.
Risque "d’appauvrissement" des retraités. Après les journées d'action organisées en septembre 2017, en mars puis en juin, les organisations du "groupe des neuf" (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA) appellent à nouveau à la "mobilisation générale des retraités" contre une politique qui risque de "les appauvrir". Leurs revendications, en revanche, se sont enrichies : à la hausse de la CSG, dont ils réclament la suppression, est venue s'ajouter la sous-revalorisation des pensions versées par l'Assurance vieillesse, que l'exécutif prévoit d'augmenter de 0,3% en 2019 et 2020, bien en deçà de l'inflation. Un "fait du prince" qui se traduira par "un recul manifeste du pouvoir d'achat des retraités", qui perdront l'équivalent d'un mois de pension en trois ans, a dénoncé Michel Salingue, de la FGR.
Vers un "prolongement" du mouvement. Signe d'un mécontentement croissant, "l'appel s'étend à d'autres organisations" dans la fonction publique et le monde agricole, a-t-il ajouté. Le "groupe des neuf" espère faire au moins aussi bien que le 15 mars, point culminant du mouvement, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes dans toute la France. À Paris, le défilé partira en début d'après-midi de la place de l'Opéra en direction de celle de la République. Les organisateurs ont d'ores et déjà prévu de se retrouver le 5 novembre pour discuter d'éventuels "prolongements" du mouvement. "Ce n'est pas quelque chose de sporadique qui se terminera au soir du 18 octobre. C'est une vague de fond", a affirmé Olivier Jouchter.