Plusieurs centaines de salariés des trois hôpitaux psychiatriques de Paris ont défilé jeudi dans les rues de la capitale pour dénoncer les conséquences sociales de la future fusion de leurs établissements, notamment la perte de jours de RTT.
Un petit millier de personnels en grève. Les manifestants, qui répondaient à l'appel d'une intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, SUD, ont marché derrière des banderoles proclamant "Personnel maltraité = patients en danger", "Ils ne pensent qu'aux sous, on ne pense qu'aux soins", "Touche pas à mes RTT", ou encore "Bientôt, tous sous Prozac". Selon la direction des trois hôpitaux - Sainte-Anne, Maison Blanche et Perray Vaucluse -, 808 salariés sur 5.023, soit environ 16%, étaient en grève. Selon l'intersyndicale en revanche, le nombre de grévistes était "plus élevé", et environ 1.100 personnes ont pris part à la manifestation.
Fusion programmée. Parti de l'hôpital Sainte-Anne, le cortège a rallié l'Hôtel de Ville de Paris, où une délégation a été reçue par l'adjointe chargée de la Santé, Anne Souyris. Les manifestants entendaient dénoncer la "politique sociale unifiée" qui doit leur être appliquée une fois que les trois hôpitaux concernés auront été fusionnés au sein d'une seule entité administrative, le 1er janvier prochain.
Cinq à dix jours de repos en moins. Dans le détail, la direction du futur "Groupement hospitalier universitaire" veut imposer un temps de travail quotidien de 7h30 et 15 jours de RTT par an pour tous. Selon l'intersyndicale, cette réforme impliquera une perte de cinq à dix jours de repos par an et par salarié. Dans un communiqué, la direction précise que l'harmonisation prévue des temps de travail passera certes par une réduction des RTT, mais qu'elle prévoit également la "création de nouveaux postes" et le "développement de l'activité médicale", avec une "priorité (...) clairement donnée à l'emploi soignant".