Opérations escargots en région parisienne, à Marseille et à Toulouse... Mobilisés pour la troisième journée consécutive contre les VTC, les taxis ont été reçu jeudi soir Matignon. A l'issue de cette rencontre, des organisations ont appelé à la levée des barrages tandis que les autres consultent leurs bases.
>> Les informations à retenir
- 500 taxis se sont mobilisés jeudi à Paris, 300 à Toulouse
- Valls a annoncé un renforcement des contrôles des VTC
- Des organisations de taxis ont appelé à la levée des blocages, d'autres consultent leur base
Des organisations de taxi appellent à la levée des barrages. A l'issue de la réunion à Matignon avec Manuel Valls, des organisations de taxis ont appelé à la levée des barrages tandis que d'autres consultent leurs bases. Ces syndicats (FO, CFDT, SDCTP) ou associations (Taxis de France), très actifs dans la mobilisation parisienne, se sont montrés ouverts à une levée du mouvement, mais ont indiqué vouloir consulter les grévistes avant de prendre une décision. De son côté, Manuel Valls avait lui appelé à "mettre fin au conflit" et annoncé un renforcement des mesures à l'encontre des VTC.
Une première rencontre avec le médiateur. Plusieurs organisations professionnelles de taxis avaient rencontré jeudi pour la première fois le médiateur chargé de mener la concertation entre VTC et taxis, refusée sur le terrain par des centaines de taxis mobilisés encore jeudi à Paris, Marseille et Toulouse.
Des centaines de taxis ont manifesté en région parisienne. Les rassemblements, réduits en matinée, ont au fil de la journée grossi, notamment Porte Maillot où la CGT recensait 1.600 chauffeurs. La police a comptabilisé 1.400 taxis mobilisés en milieu d'après-midi, un peu plus que la veille (un millier) mais moins que mardi (2.100). Les Champs-Elysées ont également été un temps bloqué en début de soiée.
Dans les aéroports, plus de 160 taxis ont bloqué les têtes de station à Orly. A Roissy, un manifestant a été renversé par un chauffeur de VTC, interpellé dans la foulée.
Fortes mobilisations à Toulouse et Marseille. En province, la mobilisation est restée importante, notamment à Toulouse, l'un des "points forts" de la contestation, s'est félicité Michaël Debes, président de la fédération des taxis indépendants. Environ 300 taxis étaient concentrés près de l'aéroport de Blagnac et de la gare SNCF Matabiau, selon les organisateurs. Des opérations escargot ont également provoqué de gros bouchons sur les périphériques toulousains, selon Bison Futé.
#Toulouse forte contestation. #Taxis blocage des accès au conseil régional. Barrages filtrant à l'aéroport. @itelepic.twitter.com/yS9SK8L2or
— Jean-Luc THOMAS (@iteletoulouse) 28 Janvier 2016
Les raisons de la grève. Cible de leur colère: les VTC et notamment les chauffeurs d'Uber, dont la justice a confirmé mercredi qu'ils étaient "incités" à pratiquer le maraudage, ce que la loi leur interdit et que les taxis dénoncent. "La loi Thévenoud, ils ne l'ont pas appliquée. Nous, on se fait contrôler, on a des amendes, mais les VTC, eux, ne sont pas contrôlés alors qu'ils maraudent", fulmine Farid, taxi parisien depuis 4 ans, interrogé porte Maillot. Leurs revendications : la suppression des VTC ou l'indemnisation des taxis, qui auraient perdu "45% de leurs revenus en trois ans".
Macron juge "inacceptable" une solution trouvée "dans l'agitation. De son côté, Emmanuel Macron avait précisé jeudi que la table ronde "sur les questions du transport urbain" annoncée par Manuel Valls se tiendrait mi-février. Une invitation déjà déclinée par les taxis mardi. "La solution dans l'agitation et par le blocus, moi, je la considère comme inacceptable", avait déclaré Emmanuel Macron, en marge d'une visite à Fos-sur-Mer. Avant d'ajouter : "Je leur demande la levée des blocus".