Les mythiques Oxford et Cambridge, et l’Imperial College de Londres. C’est le podium du classement des 200 meilleures universités européennes publié jeudi par Times Higher Education. Sur les dix premières places, sept sont occupées par des universités anglo-saxonnes. La première française, l’Ecole Normale Supérieure, apparaît en 17e position. Comment expliquer ce retard des universités françaises ?
Un système de gouvernance différent. Pour Philippe Aghion, économiste au collège de France et ancien professeur à Harvard, invité d’Europe midi, la première force des universités anglo-saxonnes réside dans leur système de gouvernance bicéphale, avec “un conseil d’administration composé d’externes, qui supervise les grandes décisions.”
Davantage de compétition. Deuxième différence selon l’économiste : la concurrence entre les universités, plus développée au Royaume-Uni qu’en France. “Ils ont instauré une comparaison des performances de recherche des universités, et celles qui ont de bonnes performances sont encouragées”, a expliqué Philippe Aghion. “De nouvelles universités ont réussi à émerger de cette façon.”
"De l'investissement". Comment expliquer la 43e place de Polytechnique, l’une des meilleures grandes écoles françaises ? “Il y a aussi une question de taille”, a rappelé l’économiste. “Ce sont de petites écoles par rapport à Oxford et Cambridge.” Autre argument : le “sous-financement” de l’université française - contrairement aux grandes écoles - : en moyenne 10.000 euros par an et par étudiant, contre 35.000 aux Etats-Unis. “Il faut de l’investissement, et de la gouvernance”, a conclu Philippe Aghion.