Les université choisiront. Un projet de décret autorisant quelque 1.300 masters à sélectionner leurs étudiants entre la première et deuxième année sera présenté lundi devant l'instance représentative de l'enseignement supérieur. Le texte sera soumis au vote consultatif du Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (Cneser), qui regroupe les représentants des acteurs ou organismes de l'enseignement supérieur public. Il sera ensuite publié "rapidement" afin que les universités puissent s'appuyer dessus pour choisir les dossiers des étudiants candidats en master 2, équivalent de la 5e année d'études supérieures, a précisé vendredi le ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur.
Un décret attendu. Ce décret était attendu depuis la décision du Conseil d'Etat début février. La plus haute juridiction administrative avait alors estimé que "l'admission à une formation relevant du deuxième cycle ne peut faire l'objet d'une sélection". Sauf si le ministère inscrit par décret les formations autorisées à sélectionner, "sur une liste limitative".
"Déjà sélectifs dans les faits". Les quelque 1.300 mentions de master autorisées à sélectionner leurs étudiants pour la deuxième année, le M2, autrefois appelé DESS ou DEA, selon le décret ont été choisis car "ils étaient déjà sélectifs, dans les faits", a-t-on expliqué au ministère. "On a sécurisé une situation". Cette sélection n'étant pas inscrite dans les textes, les présidents d'université étaient parfois poursuivis par des étudiants refusés à l'admission. Et ce sont les tribunaux qui ont saisi le Conseil d'Etat pour tirer au clair la situation.
3.000 master 2. Les universités françaises proposent plus de 3.000 mentions de master 2 : c'est donc dans quelque 40% d'entre eux que la sélection sera désormais autorisée par la loi. Ces sélections, qui existent déjà mais se pratiquent dans un flou juridique, se font soit au regard du dossier de l'étudiant, soit parfois par tirage au sort. Les universités avaient rendu sélectifs ces master 2 pour des raisons d'organisation (manque de professeurs, de places ou de stages dans le bassin d'emploi) ou de débouchés restreints.