Il est le maire de la capitale française de la biodiversité 2010. Et c'est pour ne pas voir la richesse verte de sa commune disparaître que Damien Carême, maire de Grande-Synthe dans le Nord, a décidé de porter plainte contre l'Etat. Il lui reproche son manque d'action contre le réchauffement climatique, révèle mercredi Le Parisien. C'est une première en France.
Un recours déposé mercredi. Mercredi, par le biais de son avocate Corinne Lepage, le maire Europe-Ecologie-les Verts va déposer un recours contre l'Etat afin d'exiger de lui qu'il baisse ses émissions de gaz à effet de serre. S'il reste sans réponse pendant deux mois, il saisira le juge administratif pour contraindre l'Etat à agir le plus vite possible.
La hausse des émissions de CO2 est "inacceptable". La France "se montre incapable de respecter le budget carbone qu'elle s'est elle-même fixée", regrette l'avocate dans un argumentaire envoyé au ministère de la Transition écologique. Et de préciser : "non seulement nos émissions de gaz à effet de serre sont en constante augmentation depuis 2015, mais elles pourraient le rester jusqu'en 2023, ce qui est inacceptable".
"A notre niveau, nous faisons déjà beaucoup". Si Damien Carême a décidé de se tourner contre l'Etat, c'est aussi qu'il estime avoir fait tout ce qu'il était en mesure de faire en tant qu'édile. Ainsi, Grande-Synthe a réduit de 40% ses émissions issues du parc automobile, de 34% la consommation de son éclairage public. La commune s'est aussi donnée comme objectif de consommer 20% d'énergies renouvelables d'ici 2020.
Le maire craint aussi sérieusement pour la sécurité de ses administrés. Sa commune est en effet construite en zone inondable et elle est par conséquent directement menacée par la montée des eaux : "nos digues ne seront pas assez hautes pour l'arrêter", explique le maire. "A notre niveau, nous faisons déjà beaucoup (...) mais l'Etat, lui, laisse complètement s'échapper ses émissions de CO2 et cela met en danger ma ville", dénonce Damien Carême.