Une traque de cinq heures qui se termine au beau milieu de l’autoroute. C'est notamment grâce au témoignage inattendu d’un élève gardien de la paix que l'assaillant présumé de Levallois-Perret, qui a fauché six militaires de l'opération Sentinelle, a pu être appréhendé mercredi sur l'autoroute A16.
Un véhicule suspect. Quelques minutes après que le suspect ait foncé sur des militaires, Laurent, 29 ans, qui n’est au courant de rien, se fait doubler sur le chemin du travail par une voiture qui roule trop vite. Surtout, l'état du véhicule retient son attention : "J'ai pris l'autoroute comme une journée normale. Au moment de m'insérer je vois arriver un véhicule à vive allure, avec les feux allumés et, au moment du dépassement, je me rends compte que son pare-brise est complètement fissuré. Je vois le capot légèrement enfoncé et le pare-chocs un peu descendu", raconte-t-il au micro d'Europe 1.
Élève gardien de la paix à l’école de police de Oissel, près de Rouen, depuis cinq mois, Laurent est en stage à Argenteuil depuis cinq jours seulement, mais un réflexe le pousse à relever immatriculation du véhicule et la direction qu'il emprunte. "Je me suis dit : 'c'est bizarre qu'il arrive aussi rapidement, il vient peut-être d'avoir un accident sur l'autoroute…'".
Un dispositif de taille. Arrivé au commissariat, il apprend ce qui vient de se passer et, lorsqu'il découvre le modèle du véhicule recherché, a un déclic : "On m'informe que des militaires ont été fauchés par un véhicule à Levallois-Perret, à ce moment-là je me rends compte que c'est une BMW noir de type monospace". Le jeune homme avise tout de suite sa hiérarchie. Une information précieuse pour les quelque 300 policiers qui traquent le fugitif.
Les enquêteurs, très rapidement, localisent la voiture sur l’autoroute A 16 en direction de Calais, et mettent en place un important dispositif, piloté par les BRI, les brigades de recherches et d’interventions, habituées à ces opérations dangereuses, notamment contre les go fast des trafiquants de drogues. Avec 14 voitures, les forces de l'ordre créent une sorte d’embouteillage pour obliger le suspect à ralentir, presque à s’arrêter. Mais l’homme percute l’une des voitures puis esquisse un geste suspect, les policiers tirent et le touchent cinq fois.
Être policier, une vocation. Laurent se félicite d'avoir permis à ses collègue d'intervenir plus rapidement. "Je commence tout doucement le métier de policier, et à l'école on nous appris que l'on était policier 24h/24, qu'il fallait faire attention au petits indices, aux petits éléments", explique-t-il. "J'essaye de faire au mieux, ça a marché aujourd'hui, j'espère que ça continuera comme ça".