L'action collective engagée contre le laboratoire Merck dans l'affaire du Levothyrox compte près de 8.000 inscrits et plus de 500 dossiers ont déjà été transmis à la justice. Une première audience, technique, a lieu mardi devant le tribunal d'instance de Lyon.
Fixer le calendrier. Dite de "mise en état" et par nature très brève, celle-ci doit fixer le calendrier de cette procédure civile qui se distingue de l'enquête pénale instruite par le pôle santé du TGI de Marseille, où d'autres plaintes ont été déposées. "On connaîtra alors la date des plaidoiries, vraisemblablement pas avant juin", estime l'avocat toulousain des plaignants, Me Lèguevaques, qui espère une décision de justice "dans l'année 2018". "Ça prend beaucoup de temps de constituer les dossiers car nous avons décidé de ne transmettre que ceux qui nous paraissent recevables", précise l'avocat qui, "pour l'instant", affirme n'en avoir rejeté aucun, malgré l'absence de certificat médical pour certains.
Entre 3.000 et 5.000 plaignantes ? Le 24 octobre, Me Christophe Lèguevaques avait assigné Merck à Lyon, où le groupe allemand a son siège français, en déposant les 108 premiers dossiers de cette action collective. Lancée en septembre via la plateforme MySmartCab, elle vise à obtenir une indemnisation rapide pour ces malades de la thyroïde, victimes d'effets indésirables liés, selon eux, à la nouvelle formule du Levothyrox. "Aujourd'hui plus de 500 assignations ont été déposées au tribunal et 2.000 autres sont en attente de l'être", assure Me Lèguevaques, qui pense rassembler "entre 3.000 et 5.000 patients en procédure". La date limite de dépôt, initialement fixée au 1er décembre, a été repoussée au 15 février "pour laisser aux malades le temps de monter leur dossier".
Indemnité de 10.000 euros. L'avocat réclame pour chacun une indemnité forfaitaire de 10.000 euros pour la réparation des préjudices moraux, soit 5.000 euros pour le défaut d'information et 5.000 euros pour le préjudice d'angoisse. Mise sur le marché fin mars, à la demande de l'Agence du médicament (ANSM), la nouvelle formule du Levothyrox fabriqué par le laboratoire Merck Serono, filiale du groupe allemand, est accusée de provoquer de nombreux effets indésirables (crampes, maux de tête, fatigue intense, vertiges ou perte de cheveux).