Un accord compliqué.La ligne à grande vitesse entre Paris et Bordeaux, qui va entrer en vigueur à l'été 2017 devrait voir circuler 18,5 trains quotidiennement. Mais cette décision, qui doit être annoncée lundi à Bordeaux, ne plaît pas du tout à la SNCF.
Une ligne, deux exploitants, deux stratégies... Pour la SNCF, c'est une folie de faire rouler autant de trains entre Paris et Bordeaux. Selon elle, il n'y a pas assez de passagers intéressés, la ligne ne serait donc pas rentable. Mais la SNCF n'est pas propriétaire de cette ligne. C'est le géant du BTP Vinci qui a payé les travaux et qui compte, en conséquences, se rattraper derrière sur l'exploitation de la ligne. Avec une stratégie bien différente de celle de la SNCF.
Pour Vinci, plus on mettra de trains en circulation, plus la demande va augmenter car les avions vont se vider au profit des trains. Vinci fait donc le pari de remplir 18,5 trains par jour. Pour certaines liaisons, l'astuce est de mettre des trains à deux étages, cela fait donc un demi train en plus.
Les péages, autre point de friction. Par ailleurs, qui dit plus de trains, dit plus d’arrêts et donc plus de péages payés par la SNCF, ce qui représentent des rentrées financières pour Vinci. Un nouveau point de friction entre Vinci et la SNCF. En tout cas, cette bataille montre bien la difficulté de trouver un modèle pour rentabiliser aujourd'hui les nouvelles lignes TGV.