« L’IA et la transformation positive, c’est une stratégie des petits pas » Julien Malaurent
Pour résumer le mouvement global en matière d’IA à impact, Julien Malaurent, PhD, Co-Directeur Académique du METALAB for Data, Technology and Society de l’ESSEC Business School, a introduit l’idée d’une « stratégie des petits pas », avec une multitude de cas d’usage où la technologie était en train de se mettre au service de l’environnement et de la société. Une affirmation à laquelle tous les participants à cet évènement ont souscrit, avec différents exemples illustrant ce phénomène.
L’IA à impact social à la pointe
L’IA à impact social a d’abord été évoqué à travers le CV Maker de The Adecco groupe : un générateur de CV ultra rapide, via la conjugaison de la commande vocale et de l’IA permettant plus d’inclusion et d’accessibilité sur le marché de l’emploi. « Un outil déjà utilisé par 150,000 personnes et référencé sur l'Emploi Store de France Travail, qui aide à fluidifier le marché du travail et à réduire le chômage. » a indiqué Hélène Jonquoy, Chief Digital, Data & IA Officer, chez The Adecco Group,
L’IA au service d’une éducation accessible à toutes et tous a également été citée par Julien Malaurent de l’ESSEC Business School. Ce dernier a mis en avant « le don d’ubiquité d’une telle technologie et sa capacité à proposer des formations individualisées, autrement appelées : adaptative learning ».
Le Green AI, l’avenir de la décarbonation
Quant à l’aspect environnemental de l’IA ou Green AI, il a été soulevé par Christophe Lienard. Le directeur Central de l’Innovation du Groupe Bouygues et Président d’Impact AI a rappelé tout l’usage stratégique de l’IA en matière d’optimisation énergétique des immeubles ou encore des trajets de véhicules.
Côté construction et conception de villes plus durables, il a poursuivi en citant l’usage de « l’IA générative pour gérer notamment les aspects de biodiversité, à l’échelle d’un bâtiment, d’un quartier, d’une ville… ».
Enfin, toujours en matière environnementale, l’opportunité de l’IA pour simplifier le reporting CSRD – un sujet au cœur de toutes les attentions des entreprises – a été rappelée par Cyrille Vincey, Partner et Head of the Paris Tech & Data Hub chez Bain & Company. Un atout de taille pour automatiser les tâches de collecte, de structuration, d'analyse et de reporting liées à cette nouvelle chaîne de traitement. "Cela permet de gérer jusqu'à 3000 indicateurs, ce qui est très lourd, et d'automatiser ce qui peut l'être, pour augmenter l'efficacité et la performance " a-t-il conclu.
Des perspectives positives à moyen et long terme
L’IA à impact n’étant pas encore à l’heure de son « grand soir », les témoins de ce débat se sont prêtés au jeu de sa mise en perspective à plus long terme, mettant en avant les différents champs d’opportunités à venir.
Cyrille Vincey a ainsi rappelé que la maîtrise de l’IA aurait un rôle décisif au service de l’accessibilité à certains métiers de cols blancs. Autrefois réservés à une élite socio-culturelle, ceux-ci pourront désormais s’ouvrir à des collaborateurs maitrisant les outils de la technologie en matière de planification, d'apprentissage, de raisonnement, de résolution de problèmes et de prédiction.
Autre aspect positif à moyen long-terme, cette fois en matière environnementale, l’émergence de modèles d’IA générative plus frugaux, comme le made in France Mistral AI l’illustre… À travers cette amélioration, c’est l’un des plus gros points noirs de l’utilisation de l’IA qui serait ainsi en passe de s’effacer, laissant imaginer une conciliation plus durable entre Tech et Transition.
Pour finir et en filigrane de tous ces échanges, les participants ont appelé de leurs vœux le besoin de continuer à tester l’IA, quel que soit son rôle dans l’entreprise, pour se l’approprier, la maîtriser et continuer à être acteur de cette transformation, tout en réglementant son accès et ses usages.
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Europe 1 n'a pas participé à la rédaction de cet article