Sophie Pétronin quelques instants après sa libération 1:25
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Diane Berger, édité par Maxime Dewilder
Après la joie de la libération de la désormais ex-otage Sophie Pétronin, des interrogations émergent déjà. L'ancienne détenue a affirmé être musulmane. Pour certains il s'agit d'un syndrome de Stockholm à l'égard de ses geôliers présumés djihadistes. Pour d'autres, Sophie Pétronin a épousé la culture malienne, elle qui vit sur place depuis près de 20 ans.
INTERVIEW

"Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d'Allah, car maintenant je suis musulmane. Vous dites Sophie mais c’est Maryam que vous avez devant vous." Tels ont été les mots, vendredi matin, de Sophie Pétronin avant de quitter le Mali où elle a été retenue en captivité pendant 4 ans aux mains de djihadistes présumés. Quatre ans de captivité qui laisseront forcément des séquelles sur la vie de cette ex-otage de 75 ans qui assure avoir été bien traitée, à tel point qu'un syndrome de Stockholm est évoqué par certains.

"Je fais partie de la famille gaoise"

Pour rappel, le syndrome de Stockholm est un procédé psychologique qui consiste, pour un otage, à avoir une certaine empathie pour ses geôliers. Les propos de Sophie Pétronin, qui interrogent, et sa conversion à l'Islam peuvent-ils accréditer la thèse de ce syndrome ?  Interrogé par Europe 1, le professeur Louis Crocq, psychiatre des armées, spécialiste du stress post-traumatique, estime qu'il s'agit d'une hypothèse plausible car en captivité, avoir de bons rapports avec ses ravisseurs peut créer une protection. Le professeur souligne aussi que Sophie Petronin a tenu grâce à un recours intensif à la méditation, pratique qui pourrait également expliquer son orientation religieuse. "J'ai transformé la détention en retraite spirituelle, j'étais dans l'acceptation."

Pour autant, l'ex-otage, qui vit au Mali depuis 2001, pourrait s'être convertie à l'Islam avant sa détention selon le journaliste spécialiste de l'Afrique Vincent Hugeux. Elle "partageait intimement un substrat culturel commun" avec les Maliens, expliquait-il vendredi soir sur Europe 1. Sophie Pétronin a ouvert une association d'aide aux orphelins pour lutter contre la malnutrition en 2004 et déclarait après sa libération, au micro de RFI, que les Maliens l'ont "accepté". "Je fais partie de la famille gaoise", disait-elle encore en référence à sa ville d'installation, Gao. "Elle ne s'est pas convertie, à ma connaissance en tout cas, durant sa détention", soulignait enfin le journaliste invité d'Europe 1 Vincent Hugeux.