Les auteurs présumés d'un viol sur une adolescente dans l'Essonne ont été mis en examen, dimanche soir, après que leur identité a été abondamment relayée sur les réseaux sociaux depuis les faits qui leur sont reprochés, jeudi. Ce qui a notamment permis à la police d'accélérer son enquête, mais ce qui a dans le même temps fait courir un risque sur ces deux personnes soupçonnées, comme l'estime sur Europe 1 Catherine Chambon, sous-directrice de la lutte contre la cybercriminalité à la Direction centrale de la police judiciaire. "Ça aurait pu très mal finir" pour eux, selon elle.
La "crainte" de voir les auteurs "punis"
"La grande crainte de ce genre de comportement est de voir que des individus vont se voir obligés d'aller commettre des exactions pour punir les auteurs", poursuit Catherine Chambon, selon qui "il est préférable de passer par les autorités qui sont chargées d'administrer la justice". Pour elle, "la police aurait identifié [les auteurs] dans des conditions de rapidité et de célérité qui sont de quelques heures".
Dans cette affaire, c'est un jeune internaute de Besançon qui a décidé de mener son enquête sur la vidéo des faits, diffusée sur les réseaux sociaux et vue plus d'un million de fois. "Quand bien même n'a-t-il plutôt pas mal agi sur le départ, il dérape en remettant tout cela sur les réseaux sociaux, faisant porter un risque majeur sur les deux auteurs et en participant de cette humiliation complémentaire des victimes. Il aurait dû faire un signalement à Pharos ou à la police locale."
Pharos, une plateforme "rodée"
Selon la responsable de la lutte contre la cybercriminalité, la plateforme Pharos, qui permet aux citoyens d'adresser des signalements à la police, "est suffisamment" opérationnelle "pour que nous ayons un nombre considérable de signalements". "Son processus de travail est très rodé depuis dix ans", affirme Catherine Chambon au micro de Sébastien Krebs.