Dans une étude publiée jeudi, l'Ifremer alerte sur la pollution plastique en mer Méditerranée. Des côtes jusqu'à plus de 2.000 mètres de profondeur, les chercheurs ont étudié l'impact de cette pollution sur la vie sous-marine. Pour ces derniers, il est urgent de changer nos comportements pour limiter cette pollution.
La présence de plastique en Méditerranée continue d'inquiéter les scientifiques. Bouteilles en plastique, gobelets, filets de pêche abandonnés, les chercheurs de l'Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer (Ifremer) publient une étude sur l'état des fonds marins de la mer Méditerranée, des côtes jusqu'à plus de 2.000 mètres de profondeurs. "Lorsque l'on est dans les zones côtières, même très profondes, on retrouve surtout des produits issus de la grande consommation, notamment des emballages alimentaires", souligne François Galgani, chercheur à l'Ifremer, au micro d'Europe 1.
Mais lorsque l'on s'éloigne des côtes, la pollution change radicalement explique-t-il : "Quand on est sur des zones plus au large et beaucoup plus profondes, on a un nombre important de déchets qui sont d'origines professionnelle comme par exemple la pêche. Et un filet de pêche perdu sur les fonds à très grande profondeur continue de pêcher et de provoquer des mortalités d'espèces."
Plus de 200.000 tonnes de plastiques déversées dans la Méditerranée
Si la Méditerranée est touchée par cette pollution visible, elle est aussi contaminée par les microparticules de plastique. Une pollution qui apparait après la décomposition des déchets plastiques dans l'eau et qui peut avoir des répercutions néfastes sur les espèces locales, explique le chercheur François Galgani.
"Tout cet ensemble d'impacts montre que nous n'avons pas encore un comportement tout à fait cohérent vis à vis de notre environnement", regrette-t-il. Chaque année, plus de 200.000 tonnes de déchets plastique sont jetés dans la mer Méditerranée, estime l'association de l'Union internationale pour la conservation de la nature. Un chiffre qui pourrait atteindre les 500.000 tonnes d'ici 2040 si rien n'est fait, alerte cette dernière.