L'imam salafiste de Marseille (sud-est), expulsé de France vendredi après avoir été accusé par le ministre français de l'Intérieur de prêches haineux, n'a "aucun" lien professionnel avec les autorités religieuses algériennes, a indiqué samedi le ministre algérien des Affaires religieuses Mohamed Aissa. "Cet imam expulsé n'appartient ni de près ni de loin au secteur (des affaires religieuses) excepté le fait d'être algérien", a déclaré le ministre, dans une première réaction officielle algérienne.
Une "référence" du salafisme en France. L'arrêté d'expulsion d'El Hadi Doudi, placé en centre de rétention administrative mardi, a été exécuté vendredi, au lendemain du rejet d'un recours qu'il avait déposé devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH). L'imam âgé de 63 ans était de longue date dans le viseur de la police marseillaise, qui le considérait comme une "référence" du salafisme en France, notamment sur internet, et s'inquiétait de son influence radicale.
La mission officielle des imams algériens. Sa mosquée, As-Sounna, l'une des cinq plus vastes de Marseille, avait été fermée fin 2017 par la préfecture de police. La fermeture de ce lieu de culte, situé au cœur de la cité phocéenne, avait été entérinée par le Conseil d'État, plus haute juridiction administrative en France, le 31 janvier. "Cet imam ne fait pas partie de la mission officielle des imams algériens vers la France mais s'est rendu dans des conditions personnelles vers la France qui a accepté qu'il prêche dans une de ses mosquées avant de décider de l'expulser", a ajouté le ministre algérien, cité par l'agence officielle APS.
L'Algérie "a envoyé 120 imams vers la France et la mosquée de Paris prête des imams à la Belgique et à l'Espagne", a-t-il précisé. Ces imams sont envoyés en France pour une durée de quatre ans, sous l'autorité de la Grande Mosquée de Paris, financée par le gouvernement algérien