Un imam salafiste de Marseille connu pour ses prêches radicaux a été expulsé vers l'Algérie vendredi matin, a confirmé le ministère de l'Intérieur.
Feu vert de la CEDH. L'imam El Hadi Doudi s'était vu notifier mardi un arrêté d'expulsion, pris par le ministère de l'Intérieur en raison de la teneur de ses prêches. Mais l'application de cette expulsion avait été suspendue par la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), qui a finalement dans un second temps donné son feu vert jeudi.
L'imam se trouvait en centre de rétention administratif. La CEDH avait été saisie par Me Nabil Boudi, l'avocat de l'imam, qui avait invoqué le risque que son client subisse des tortures ou "traitements inhumains ou dégradants" s'il était renvoyé par les autorités françaises vers l'Algérie. La Cour avait alors accordé au gouvernement français un délai de 72 heures "afin de rassembler les informations complémentaires nécessaires à une prise de décision éclairée". El Hadi Doudi se trouvait depuis dans un centre de rétention administratif.
Âgé de 63 ans, l'imam de la mosquée As-Sounna, en plein cœur de Marseille, dans le 3e arrondissement, s'est vu reprocher des prêches très radicaux. Dans sa demande d'expulsion, le ministère de l'Intérieur mentionnait notamment des "actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination, à la haine ou à la violence contre une personne déterminée ou un groupe de personnes", en l'occurrence les femmes, les juifs, les chiites, les personnes commettant l'adultère.