Un instituteur, un marin, un commerçant... Dix suspects dont le profil détonne avec le milieu traditionnel du banditisme ont été mis en examen à Marseille, soupçonnés d'être impliqués dans un lucratif trafic de cocaïne, a annoncé jeudi le procureur.
Seize personnes et autant de profils différents. Au total, seize personnes, "certaines sans emploi, d'autres insérées socialement", ont été interpellées et placées en garde à vue samedi dans la région marseillaise, a précisé Xavier Tarabeux lors d'une conférence de presse. Neuf d'entre elles, âgées pour la plupart d'une trentaine d'années, ont été incarcérées et une placée sous contrôle judiciaire. Les six autres ont été remises en liberté sans être poursuivies. Parmi les mis en examen, un professeur des écoles, "à la fois consommateur et revendeur de cocaïne", a précisé le magistrat.
Des armes, de la cocaïne et 200.000 euros en liquide saisis. Le coup de filet a démarré samedi avec l'arrestation d'une "mule" chargée de poudre blanche à son retour en train de la région parisienne. La suite de l'enquête a permis aux policiers, qui enquêtaient sous la direction d'un juge d'instruction, de mettre la main sur 7,5 kilos de cocaïne, 9 armes, dont un pistolet mitrailleur, et 200.000 euros en liquide. Les suspects importaient depuis la région parisienne au moins "4 à 5 kilos de cocaïne par mois", pure à 80 ou 90%, a souligné Xavier Tarabeux. Les deux personnes les plus impliquées, qui n'ont jamais été condamnées par la justice, tiraient un profit de quelque 10.000 euros par kilo de poudre blanche.
Les suspects ne semblent pas rattachés "au grand banditisme". Un total d'environ un million d'euros d'avoirs criminels a pu être saisi dans la suite des investigations : 50.000 euros sur des comptes bancaires, des parts de biens immobiliers ou encore un voilier. Malgré les profits importants, la logistique du réseau, avec des "nourrices" chargées de garder la drogue chez elles ou dans des caves et des boxes, et des conversations sur des téléphones cryptés, les suspects ne semblent pas rattachés "au grand banditisme marseillais, national ou international", a précisé le procureur. Aucun lien avec des règlements de comptes récents n'a d'ailleurs pu être établi.