Dès le 1er juillet 2016. C’est une petite révolution qui se profile dans les rues de Paris si les décrets sont signés. Anne Hidalgo en reparlait en effet mardi. La maire de la capitale souhaite que toutes les voitures essence ou diesel mises en service avant le 1er janvier 1997 et jugées polluantes soient marquées d’une pastille qui leur interdit de circuler entre 8h et 20h dans les rues de la capitale. Une interdiction qui serait mise en place dès le 1er juillet prochain et qui, d'ici 2020, s'étendra à toutes les voitures de plus de neuf ans.
Marie-Laure Harel, conseillère Les Républicains de Paris et David Belliard, co-président du groupe écologiste au Conseil de Paris étaient tous les deux invités du Grand Direct de l'Actu mercredi pour débattre de ce plan anti-pollution, un plan voté par le Conseil de Paris. Et même si tous les deux se rejoignent sur le fait qu'il faut lutter contre la pollution, qui entraîne chaque année 42.000 décès prématurés par an et six à neuf mois d'espérance de vie en moins, pour ce qui est de la mise en place du plan, leurs avis divergent grandement.
Voici leurs quatre principaux arguments :
- David Belliard (Ecologiste) : "Ce n'est pas une chasse aux pauvres !"
- "Cette mesure va être progressive, il est donc hors de question de faire la chasse aux automobilistes mais plutôt d'améliorer la santé des Parisiens."
- "Le bannissement des voitures les plus polluantes n'est pas une chasse aux pauvres, qui rouleraient plutôt avec des voitures plus âgés, car aujourd'hui, qui prend sa voiture dans Paris ? Ce sont d'abord les plus riches et d'ailleurs où y a t-il le plus grand nombre de voitures dans la capitale ? Dans le 16ème arrondissement !"
- "La Mairie de Paris promet 'des mesures d'accompagnement' qui vont surtout passer par les transports en commun tels que des bus à haute qualité de service le long de la Seine, augmenter la cadence des métros et des trams."
- "Les artisans et commerçants peuvent bénéficier d’une aide allant jusqu’à 9.000 euros pour troquer leurs vieux véhicules contre un autre, plus propre. Les particuliers qui laissent tomber leur voiture ont, eux, droit à un coup de pouce de 400 euros la première année pour leur passe Navigo ou leur abonnement Vélib’ et s’ils préfèrent opter pour le vélo ou un deux-roues électriques, là, ils peuvent toucher jusqu’à 400 euros."
- Marie-Laure Harel (LR) : "C'est impossible de bannir un tiers des voitures en circulation"
- "D'ici 2020, tous les véhicules de plus de neuf ans seront concernés alors qu'ils représentent plus d'un tiers des véhicules en circulation à Paris, c'est impossible de tous les supprimer."
- "Il faut prendre le problème de pollution dans son ensemble. Aujourd'hui la mairie de Paris ne se concentre que sur les voitures or le trafic routier n'est responsable que d'un quart de la pollution de Paris. Il faut aussi s'occuper de la pollution industrielle et domestique car l'air intérieur est sept fois plus pollué que l'air extérieur et c'est celui-ci qu'on respire 90% du temps."
- "Lutter contre la pollution est une bonne idée mais la mairie de Paris se doit d'être exemplaire. Il y aujourd’hui 3.500 véhicules dans la flotte municipale de Paris et un tiers d’entre eux roulent au diesel. Anne Hidalgo avait prévu neuf millions d’euros pour renouveler les flottes municipales mais il n’en reste que 2,5 millions."
- "Les mesures d'accompagnement proposées ne sont pas suffisantes. On nous promet des améliorations dans les transports en commun mais ces améliorations auraient dû se faire avant l'interdiction des voitures les plus polluantes ou au moins en parallèle. Car aujourd'hui, toutes les personnes qui vivent en banlieue ou même dans Paris vont, dans un premier temps, seulement être pénalisées et non accompagnées."