Entre masques et matériel médical, le pont aérien entre la France et la Chine fonctionne à plein régime pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus. Les commandes de masques auprès des producteurs chinois atteignaient déjà les deux milliards d’exemplaires le 7 avril dernier, selon le ministre de la Santé Olivier Véran, et doivent arriver en France d’ici la fin juin. Mathieu Friedberg, directeur-général de Ceva Logistics,(filiale de la compagnie CMA CGM, présente dans 70 pays) a pour mission, avec d’autres acteurs, d’établir ces liaisons aériennes. Il décrit sur Europe 1 le fonctionnement de ce pont aérien.
Une demande internationale et exponentielle
"Si on devait décrire les opérations de manière plus précise, cela consiste à collecter les masques sur les lieux de production en Chine, les acheminer à l’aéroport de Shanghai où on les conditionne, on les met à bord des avions Air France, avec lesquels on a monté ce pont logistique, et à l’arrivée à Charles de Gaulle, on dédouane dans nos entrepôts et on distribue auprès de nos destinataires finaux", résume le directeur.
"D'un point de vue logistique, ce n’est pas extrêmement compliqué. Ce sont des opérations d’urgence que l’on peut faire dans d’autres circonstances", assure Mathieu Friedberg. "Ce qui est un peu inédit, c’est l’ampleur, d’une part, et son côté international : la demande française n’est pas la seule demande".
La Chine doit en effet faire face à des demandes du monde entier, et assurer une capacité de production phénoménale pour répondre à tous les pays demandeurs. "C’est un enjeu de capacité de transport", précise le directeur de Ceva Logistics. Grâce à la compagnie aérienne Air France, la France dispose de beaucoup de capacité de transport. "Le pont, il fonctionne en France, comme il fonctionne vers les Etats-Unis ou l'Amérique latine. Il est maintenant bien rôdé".
Sécuriser le pont aérien
Le défi est constant : avec l'arrêt des avions de passagers, qui assurent 70% de la capacité aérienne du transport, cette dernière s'est fortement réduite, mais l'essentiel pour le patron de Ceva Logistics est de sécuriser le pont aérien. Les opérations se sont fluidifiées, notamment au niveau des douanes. "Je ne sais pas s’il existait des limites en volume avant, mais aujourd'hui il n’y en a pas. On n'a absolument aucune difficulté à faire entrer ces masques, ajoute le directeur. Après il existe des droits douaniers, comme sur d’autres marchandises, il appartient à la puissance publique de décider sur ce point ce qu’elle souhaite sur ces droits."
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Mathieu Friedberg répond également aux rumeurs, et notamment ces masques en provenance de Chine directement rachetés sur le tarmac des aéroports par des opérateurs étrangers. Selon lui, cela est impossible. "D’une manière pratique, c’est impossible de transférer des masques sur un tarmac. La sécurité aéroportuaire chinoise a le contrôle du tarmac. S’il y a eu transaction, elle s’est faite en amont, auprès des producteurs chinois".